Les organismes pour hommes agressés sexuellement débordent de demandes. L’Estrie n’échappe pas au phénomène.
Les interventions ont augmenté du côté de l’organisme Shase Estrie.
Selon son directeur, Alexandre Tremblay-Roy, il est possible d’absorber les nouvelles demandes, mais d'année en année la situation se complexifie, souligne-t-il au micro du 107,7 Estrie.
«On a de vieux clients qui perdurent. C'est assez complexe aussi au niveau de l'intervention. Actuellement, avec les sommes dont on dispose, on est juste capables de faire que de l'intervention», constate-t-il.
«On voudrait offrir plus de sensibilisation, faire connaître plus la cause. Malheureusement, on n'a pas le temps de le faire comme on voudrait.»
M. Tremblay-Roy remarque aussi que de plus en plus d'hommes brisent le silence.
«C'est la bonne nouvelle dans cette histoire-là. Quand on avait un peu moins de demandes, les hommes qui avaient été victimes d'agressions sexuelles gardaient le silence. Aujourd'hui, les demandes augmentent, mais il n'y a pas plus d'agression sexuelle», dit-il.
«Il y a juste plus d'hommes qui souhaitent avoir de l'aide et rechercher aussi un organisme qui peut les aider.»
Liste d’attente
Les délais d’attente sont relativement courts, soit de quelques semaines à quelques mois dans les périodes plus achalandées.
«La problématique c'est que, lorsqu'on n'est pas capables de fournir, les gens font des demandes et ils attendent deux, trois, quatre, cinq mois. Et après ça, quand on les rappelle, soit qu’il y a plus de numéros, soit la motivation est plus là», explique-t-il.
«Donc, quand un homme prend la peine d'appeler et de chercher de l'aide, il faut souvent répondre le plus rapidement possible. Sinon, on les revoit peut-être deux ou trois ans après.»
Écoutez l’entrevue accordée à Marc Toussaint.