Le taux de Québécois ayant un médecin de famille est passé de 82% en 2019 à 73% en 2023, selon l'Institut de la statistique du Québec.
Le Dr Christian Gaouette, président de l'Association des médecins omnipraticiens de l'Estrie, explique que cette baisse est due au vieillissement de la population et au nombre croissant de médecins prenant leur retraite.
«Il y a plusieurs pistes de solutions sur la table. Il faut faire une différence entre avoir accès à des soins de première ligne et avoir un médecin de famille. C'est vers là qu'on essaie de renverser la vapeur, d'amener le gouvernement à accepter un nouveau mode de fonctionnement», mentionne M. Gaouette.
«On a toujours pensé que chaque patient devait avoir son médecin. C'est une utopie avec le manque de médecins de famille au Québec, partout au Canada et partout en Amérique du Nord. C'est une utopie de penser que chaque patient va avoir un médecin de famille attitré. Ce qui n'est pas une utopie, c'est de penser que chaque patient va avoir accès à des soins de première ligne. Si on réorganise la façon de donner les soins, si on travaille en groupe de médecins avec des professionnels et si les patients acceptent d'être soignés par un groupe et arrêtent de penser qu'il faut qu'il ait absolument un médecin attitré à leur nom.»
Facultés de médecine
Le nombre de nouveaux médecins est en déficit sur le nombre de ceux qui quittent la profession, fait remarquer le Dr Christian Gaouette, invité à réagir lors de l’émission Que l’Estrie se lève jeudi matin.
«Il y a plus de médecins qui partent à la retraite qu'il y en a qui graduent et qui choisissent la médecine familiale», déplore-t-il.
«Il y a des postes en médecine familiale qui ne sont pas comblés malgré l'augmentation des étudiants en médecine. On ne réussit pas à combler les postes en médecine familiale. C'est là que le bât blesse. Il manque au-delà de 1500 médecins de famille au Québec présentement.»
Il existe encore beaucoup de dénigrement envers la médecine familiale dans les universités et dans la population en général. Dans les facultés de médecine, les étudiants ayant de bons résultats se font conseiller de se diriger vers une spécialité, poursuit-il.
Écoutez l’entrevue accordée à Jean-Sébastien Hammal.