Dans les paramètres actuels du règlement sur le transport scolaire, le Centre de service scolaire de la Région-de-Sherbrooke (CSSRS) ne pouvait retirer plus de cinq circuits d'autobus à Autobus des Cantons et pour les octroyer à d’autres transporteurs.
Selon Donald Landry, secrétaire général et directeur des communications du CSSRS, on ne pouvait transférer plus de circuits sans procéder à un appel d’offres. Dans le contexte actuel, cela aurait pu entraîner des coûts plus élevés ou l'absence de transporteurs.
«On se retrouverait dans un cul-de-sac. Il y a deux ans, le Conseil du Trésor et l'Association des transporteurs scolaires ont convenu des conditions des contrats pour les six prochaines années à travers le Québec. Les principaux arguments des transporteurs, c'était la hausse des carburants, l'électrification du transport, mais surtout les conditions de travail», se souvient M, Landry.
«À cette table, on a établi les paramètres des contrats et du financement. On ne peut pas donner plus dans un contrat que ce qui a été convenu à cette table-là d'aller en appel d'offres. On pourrait se retrouver avec une offre qui est hors des paramètres, donc on ne pourrait pas la signer. Ce n'est pas qu'on se retrouvait dans une mauvaise posture au niveau financier, c'est qu'on se retrouvait dans un cul-de-sac. Présentement, les encadrements font en sorte qu'un transporteur et un syndicat qui ne s'entendent pas. Tout le monde a les mains liées.»
Des pénalités
M. Landry dit comprendre que bien des parents soient mécontents, mais le CSSRS a utilisé «tous les leviers» possibles pour tenter de régler le problème.
Des pénalités sont envisagées contre Autobus des Cantons pour non-respect du contrat.
Les cinq circuits entreront en fonction le 16 septembre et toucheront entre 500 et 550 élèves.
«Incroyable»
Jointe à ce sujet, Josée Dubé, vice-présidente de la Fédération des employés du service public à la CSN, a critiqué l'entreprise Sogesco pour son lock-out et son manque de considération pour les pertes d'emploi potentielles.
Elle souligne également l'inaction du centre de services concernant l'imposition d'amendes et la nécessité d'une pression accrue pour résoudre la situation. Les négociations sont au point mort, avec des chauffeurs prêts à travailler pour un autre transporteur et des parents devant continuer à transporter leurs enfants à l'école.
«Je trouve ça fascinant qu'une entreprise qui a décrété un lock-out juste au début de l'été pour s'assurer que ses chauffeurs et chauffeurs n'aient pas droit à leur assurance-emploi qui soudainement se soucie de pertes d'emploi possibles. Incroyable!», lance-t-elle.
«M. Landry a admis ce qu’on crie depuis longtemps, que l'entreprise a l'argent. Le transporteur est capable de faire le travail et qu'il ne le fait pas. Il est borné à ne pas le faire. On peut lire aussi que M. Landry a dit qu'il était particulièrement agacé, préoccupé qu'une entreprise d'une telle envergure ne soit pas en mesure d'assurer les conditions de travail pour ses employés. C'est le fun à entendre et aussi pour les élèves.»
Écoutez les entrevues accordées à Jean-Sébastien Hammal.