Au Québec, l’application de la loi sur les demandes anticipées d'aide médicale à mourir dès le 30 octobre pose problème, alors que le Code criminel fédéral n'a pas été modifié pour les autoriser.
Ottawa a annoncé ne pas vouloir contester cette loi, mais le ministre fédéral de la Santé, Mark Holland, a souligné que le Code criminel reste inchangé. Les médecins doivent-ils craindre des conséquences légales?
Écoutez l’entrevue accordée par le Dr Benoit Heppell à l’animateur Jean-Sébastien Hammal.
Le Dr Benoit Heppell, médecin de famille en Estrie, exprime des inquiétudes quant aux répercussions légales pour les médecins, et évoque le précédent de 2014-2016 au Québec où l'aide médicale à mourir était pratiquée malgré l'illégalité selon le Code criminel.
«En entendant ça, j'ai été surpris. C'est comme une forme de chantage. On peut le faire, mais le Code criminel n'a pas changé. C’est quasiment comme un incitatif à ne pas le faire. Quand j'entends ça de la bouche du ministre fédéral, je pense qu'effectivement ça a un impact sur les médecins qui vont craindre d’éventuelles représailles. Certainement qu'il y en a qui sont frileux d'agir à cause de ça.»
Dr Heppell mentionne également le rôle des infirmières praticiennes spécialisées et l'importance de l'expérience et des balises dans la pratique de l'aide médicale à mourir.
«Le Code criminel n'interdit pas qu'on fasse une demande, mais interdit le geste comme tel», dit-il.