La communication politique de Donald Trump autour des récentes frappes américaines en Iran illustre une fois de plus sa stratégie bien rodée: revendiquer un succès total, même lorsque les faits sont plus nuancés.
Invité en studio ce matin, le chroniqueur Charles-Antoine Millette est revenu sur la situation. Selon lui, les déclarations initiales de Trump et de ses proches, affirmant que le programme nucléaire iranien avait été «anéanti», sont désormais atténuées. «On parle maintenant de ‘dommages significatifs’, voire d’un simple ralentissement des capacités d’enrichissement», note-t-il.
L’Agence internationale de l’énergie atomique confirme d’ailleurs que, malgré des destructions réelles, l’Iran pourrait reprendre ses activités nucléaires dans quelques mois.
«Ce qui devait être un coup d’arrêt s’avère finalement une manœuvre diplomatique visant à imposer un cessez-le-feu entre l’Iran et Israël », ajoute Charles-Antoine Millette, pointant un changement de ton dans le discours américain. L’objectif affiché par Trump n’est plus la destruction du programme nucléaire, mais plutôt le retour à la table des négociations.
Cette volte-face, selon M Millette, s’inscrit dans la communication populiste de Trump: des solutions simplistes à des problèmes complexes. «On frappe, on dit que tout est réglé, puis on change de discours si la réalité contredit la version initiale.»
En parallèle, Charles-Antoine Millette rappelle que les tensions restent vives entre les États-Unis et leurs partenaires, y compris le Canada, sur d’autres dossiers internationaux comme le numérique. Et avec un président aussi imprévisible, conclut-il, la diplomatie reste un terrain miné.
Écoutez l'entretien de Charles-Antoine Millette avec l'animateur Marc Bryson