À moins d’un mois des élections municipales, les principaux candidats à la mairie de Sherbrooke mettent de l’avant leurs engagements sur des enjeux de fond. Le logement s’impose comme l’un des dossiers les plus pressants, et l’insécurité alimentaire gagne également en importance dans le discours politique.
Le candidat indépendant Vincent Boutin a détaillé vendredi ses propositions pour stimuler la construction de logements. Il souhaite la création d’un groupe de travail politique et administratif réunissant la Ville et les promoteurs immobiliers. «Il y a des nœuds dans les projets qui nécessitent des décisions politiques, pas seulement administratives», a-t-il déclaré.
M. Boutin promet également d’augmenter les budgets pour la mise aux normes des infrastructures en eau potable, une condition préalable à tout développement immobilier dans plusieurs quartiers. Il propose en outre une certification “bâtisseur certifié”: les promoteurs qui ont fait preuve de bonne foi et d’efficacité avec la Ville pourraient bénéficier d’un traitement accéléré de leurs demandes, favorisant ainsi la construction rapide.
Contrairement à d'autres candidats, Vincent Boutin ne s'engage pas sur une cible chiffrée de nouveaux logements, mais préfère une planification sur cinq ans. Il appuie la création de projets mixtes, combinant logements privés et sociaux, dans une logique de mixité sociale et de partage des coûts.
Du côté de Sherbrooke Citoyen, Raïs Kibonge a annoncé un investissement de 100000$ pour lutter contre l’insécurité alimentaire dans les camps de jour municipaux. L’objectif: financer des boîtes à lunch pour les enfants, une tâche jusqu’ici assumée par des organismes comme Moisson Estrie. Cette aide permettrait aux organismes communautaires de réorienter leurs ressources vers d'autres besoins urgents. «Personne ne veut avouer qu’il a de la difficulté à nourrir ses enfants. Cette initiative veut préserver la dignité des familles», a souligné M. Kibonge.
Il s’est aussi dit ouvert à revoir la récente décision de la Ville d’imposer des frais de 3000$ à la Guignolée des médias, affirmant qu’une distinction doit être faite entre les OBNL à vocation lucrative et les organismes de bienfaisance essentiels au filet social. «Ce sont des gestes simples qui ont un grand impact», a-t-il résumé.
Pendant ce temps, Marie-Claude Bibeau propose de simplifier les processus d’approbation pour accélérer la construction, tandis que Guillaume Brien, fort de son expérience dans les coopératives d’habitation, vise la création de plusieurs milliers de logements à moyen terme.
Avec des approches différentes mais un constat partagé sur l’urgence d’agir, les candidats misent sur ces enjeux pour convaincre un électorat préoccupé par l’accès au logement et le coût de la vie.
Écoutez le dossier du journaliste Jean-François Desaulniers.