Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, a profité de l'annonce d'une future Constitution québécoise par la CAQ pour présenter son propre projet législatif.
Lors d'une conférence de presse aujourd'hui, M. Duhaime a dévoilé une proposition de loi visant à «défendre et à renforcer l'autonomie du Québec au sein de la Confédération canadienne».
Cette démarche s'inspire directement de lois adoptées par deux provinces de l'Ouest canadien:
- La Loi sur la souveraineté de l'Alberta dans un Canada uni (adoptée il y a trois ans).
Le Saskatchewan First Act (adopté il y a deux ans).
Selon Éric Duhaime, la loi permettrait à l'Assemblée nationale de décider qu'une loi ou un règlement fédéral ne s'appliquerait pas sur le territoire québécois si celui-ci empiète sur une compétence du Québec, et ce, au nom du respect de la Constitution canadienne. Il cite un précédent où Steven Guilbeault aurait exempté l'Alberta de l'application d'une loi sur l'environnement, prouvant l'effet dissuasif d'une telle législation.
Il cherche un consensus transpartisan
Interrogé par l'animateur Steve Roy sur la nécessité d'une telle loi, M. Duhaime a insisté sur le fait que celle-ci fournirait un «cadre légal» au gouvernement pour refuser d'appliquer des lois fédérales.
Le chef du PCQ souhaite que le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, dépose lui-même ce projet de loi, car il estime qu'il est susceptible de rallier un «large consensus»:
- Les partis souverainistes (PQ et QS) ne peuvent s'opposer à la lutte contre l'ingérence fédérale.
- La CAQ, se définissant comme autonomiste, devrait y être favorable.
- Le Parti libéral du Québec, malgré le passé centralisateur de son chef Pablo Rodriguez, sera «obligé de défendre les intérêts du Québec».
M. Duhaime voit l'adoption rapide de cette loi comme une première étape consensuelle, en contraste avec le projet de Constitution québécoise de la CAQ, qui est un «acte très, très important» nécessitant un long consensus transpartisan.
En mode «collaboration», Éric Duhaime affirme être prêt à travailler avec un gouvernement caquiste «en fin de régime» pour faire avancer les intérêts du Québec.
Écoutez l'entrevue complète avec Éric Duhaime