Dans le cadre de sa série de reportages «En route vers les élections», Jean-François Desaulniers s’est penché cette semaine sur un enjeu crucial pour l’avenir de Sherbrooke: la croissance démographique projetée, alimentée par la migration interrégionale et l’immigration.
Selon l’Institut de la statistique du Québec, la population de la ville pourrait augmenter de 15% d’ici 2051, soit entre 20000 et 30000 nouveaux résidents. Une pression considérable sur le logement, les infrastructures, les services municipaux… et un test politique pour les aspirants maires.
Un défi d’envergure
Cette croissance annoncée suppose des investissements majeurs en logement, en transport, en sécurité publique, en infrastructures d’eau et en services à l’enfance. Bien que certaines responsabilités relèvent des gouvernements provincial et fédéral, la Ville demeure en première ligne, notamment pour l'accueil et l'intégration des nouveaux arrivants.
Raïs Kibonge: Accueillir avec cœur et compétence
Raïs Kibonge, lui-même issu de l’immigration, mise sur les partenariats et l'expérience terrain pour faire de Sherbrooke une ville d’opportunités. Selon lui, la diversité n’est pas seulement un défi, mais un levier de croissance sociale et économique. Il souhaite bonifier les services offerts en collaboration avec les organismes communautaires, pour assurer une intégration réussie et humaine.
Guillaume Brien: Le logement comme priorité absolue
L’ancien directeur général de la Fédération des coopératives d’habitation, Guillaume Brien, fait du logement son cheval de bataille. Il critique la lenteur des processus actuels et souhaite accélérer les projets d’habitation. Il propose aussi une meilleure synergie entre services de garde, logement et emploi, notamment pour intégrer les personnes immigrantes dans l’écosystème local.
Marie-Claude Bibeau: Un rôle de coordination à assumer
Marie-Claude Bibeau mise sur ses solides relations avec les paliers supérieurs pour faire de Sherbrooke une voix forte à Québec et Ottawa. Selon elle, la Ville doit jouer un rôle de coordination sur le terrain, sans porter seule les responsabilités financières. Elle veut maximiser les programmes existants pour appuyer l’inclusion et le développement.
Vincent Boutin: Ne pas dépasser les compétences municipales
Candidat indépendant, Vincent Boutin appelle à la prudence. Il rappelle que l’immigration est une compétence partagée et que la Ville devrait surtout jouer un rôle de soutien aux organismes. Il mise sur le développement du vivre-ensemble par des initiatives simples mais significatives de médiation culturelle, pour tisser des liens concrets entre communautés.
Au-delà des discours, tous s’entendent sur l’enjeu de fond: Sherbrooke doit se préparer à accueillir davantage de citoyens, peu importe leur provenance. Mais comment, à quel rythme et avec quels moyens ? Voilà ce que devront trancher les électeurs, alors que la ville se projette déjà vers 2051.