Aujourd'hui, les chefs de deux partis sherbrookois, Rais Kibonge de Sherbrooke Citoyen et Guillaume Brien de Vision Action Sherbrooke, ont dévoilé leurs engagements électoraux, abordant des enjeux cruciaux pour la ville: l'inclusion sociale, la sécurité et l'aménagement du territoire. Ces propositions visent à répondre aux besoins de la population tout en affirmant leur vision respective pour l'avenir de Sherbrooke.
Rais Kibonge, chef de Sherbrooke Citoyen, a mis en avant l'importance de l’inclusion sociale à travers une vidéo poignante qui raconte son parcours, où il est devenu conseiller municipal et père de famille à Sherbrooke. Son témoignage vise à illustrer comment des personnes issues de parcours difficiles, comme lui, peuvent s'épanouir en Estrie. Selon lui, l'inclusion ne se limite pas à l'immigration, mais touche également les étudiants, les entrepreneurs et les aînés qui choisissent de s'établir à Sherbrooke.
Sous le thème "Trouvez sa place", une nouvelle campagne de pancartes sera lancée pour promouvoir l'intégration des différentes communautés. Sherbrooke, déjà un modèle en matière de diversité, compte 130 communautés et accueille plus de 15 000 personnes issues de l'immigration. Parmi celles-ci, 50% sont des réfugiés, faisant de la ville le troisième pôle d’immigration au Québec. Pour M. Kibonge, il ne s’agit pas seulement de rehausser les fonds pour les organismes, mais de prouver que la régionalisation de l’immigration fonctionne bien à Sherbrooke, et que tout le monde peut y trouver sa place, quelle que soit sa classe sociale.
La sécurité à Sherbrooke: Les propositions de Guillaume Brien
De son côté, Guillaume Brien, chef de Vision Action Sherbrooke, a présenté quatre propositions concrètes pour améliorer la sécurité à Sherbrooke, notamment pour les femmes et les piétons. D’entrée de jeu, il a exprimé son soutien pour l'instauration d'une limite de vitesse à 40 km/h dans les rues résidentielles. Toutefois, il a précisé qu’il était nécessaire d’ajouter des radars pédagogiques dans tous les arrondissements pour sensibiliser les conducteurs, sans se contenter d’une approche répressive.
M. Brien a également proposé d’organiser des marches exploratoires avec des femmes de différents quartiers pour identifier les zones où elles se sentent moins en sécurité. Parmi ses autres propositions, l'amélioration de l'éclairage de certains arrêts d'autobus et l’augmentation du nombre de feux piétons ont été mises en avant. Il a également souligné la nécessité de revoir les traverses piétonnes et cyclables, notamment dans les carrefours giratoires et les intersections les plus fréquentées.
Guillaume Brien a rappelé qu’une étude menée par le Conseil régional de l’environnement (CREE) à l’intersection de Portland et Woods en septembre dernier a révélé que seulement la moitié des automobilistes respectaient le Code de la sécurité routière. Bien que le chef de Vision Action n'ait pas chiffré le coût de ces mesures, il a insisté sur le fait qu’elles sont essentielles pour sécuriser la population. La question des radars avec contravention, en collaboration avec le ministère des Transports, pourrait également être envisagée pour compléter cette démarche.
Le manège militaire: Un dialogue nécessaire avec Ottawa
Enfin, le projet du nouveau manège militaire sur le Plateau Saint-Joseph a également été un sujet de discussion. La Défense nationale a confirmé que la construction du manège ne reviendra pas sur sa décision de s’implanter sur ce site. Les appels d'offres ont déjà été lancés et le terrain choisi répond à tous les critères définis par la Défense. Cependant, la question reste : ce projet respecte-t-il le nouveau plan d’urbanisme de la Ville de Sherbrooke?
Guillaume Brien a soulevé des préoccupations concernant la vocation commerciale du Plateau Saint-Joseph, un secteur déjà très densifié sur le plan commercial. Selon lui, l’aménagement de ce territoire pourrait entraîner des défis supplémentaires en matière de circulation et d’urbanisation, ayant déjà nécessité d'importants investissements.
De son côté, Rais Kibonge a insisté sur la nécessité d’une approche collaborative avec Ottawa et non une confrontation. Selon lui, il faut trouver des solutions qui respectent à la fois les exigences du gouvernement fédéral et les préoccupations locales. Il a également mentionné que trois autres sites alternatifs avaient été proposés, mais que leur localisation demeurait confidentielle pour des raisons stratégiques.
Les deux candidats s'accordent sur l'importance de discuter et de travailler ensemble avec les autorités fédérales pour s’assurer que ce projet s’intègre harmonieusement dans l’aménagement de la ville, sans compromettre la qualité de vie des Sherbrookois.