La députée libérale de Westmount-Saint-Louis, Jennifer Maccarone, porte-parole de l'opposition officielle en matière de sécurité publique et de solidarité sociale, en a profité pour rencontrer plusieurs acteurs locaux lors de son passage mardi à Sherbrooke.
Derrière la visite, des discussions sérieuses et urgentes. Mme Maccarone a rencontré plusieurs figures locales, dont le chef du Service de police de Sherbrooke (SPS), M. Marchand, ainsi que le directeur général, M. Drouin. L'élue a également échangé avec des organismes comme la Maison Famille Plus et le Réseau d’appui aux familles recomposées monoparentales. Les préoccupations en matière de sécurité publique et de santé mentale étaient au centre de ces rencontres.
Des enjeux cruciaux pour Sherbrooke
L'un des sujets de discussion majeurs, le financement de la sécurité publique. Mme Maccarone a souligné que les municipalités, dont Sherbrooke, ressentent une pression constante pour maintenir des services de sécurité tout en jonglant avec un budget limité. Pour elle, le gouvernement provincial doit réexaminer le financement de la sécurité publique afin de soutenir efficacement les villes sans charger excessivement les citoyens par des taxes municipales. "La Sûreté du Québec (SQ) peut intervenir, mais cela ne règle pas tout, surtout en période de pénurie de main-d'œuvre dans les forces policières", a-t-elle ajouté.
Mme Maccarone a aussi mis l'accent sur un autre problème majeur, celui de l’itinérance. En Estrie, la situation est particulièrement préoccupante, et l'élue a souligné que les policiers sont souvent mobilisés pour intervenir auprès des personnes sans-abri, ce qui les empêche de se concentrer sur des tâches de prévention ou de patrouille. Sherbrooke, selon elle, connaît un taux d'itinérance supérieur à celui de Montréal, un phénomène qu’il est urgent de traiter en collaboration avec les organismes communautaires.
Santé mentale et police: un lien essentiel
Jennifer Maccarone, qui a grandi dans un milieu policier, a également abordé la question de la santé mentale des policiers, un enjeu qu’elle juge trop souvent négligé. "Les policiers, tout comme les pompiers, ont parfois du mal à exprimer leur vulnérabilité, alors qu’ils sont exposés à des situations difficiles", a-t-elle rappelé.
Elle a salué l’initiative de la ville de Sherbrooke, qui a engagé un psychologue en santé mentale pour soutenir les travailleurs du secteur de la sécurité publique. "C'est un modèle à suivre", a-t-elle souligné. Cependant, elle a aussi exprimé des préoccupations quant à la disponibilité des ressources, comme le programme de vigiles, qui reste coûteux. Selon elle, ces ressources doivent être mieux financées et généralisées.
Lutter contre les féminicides: un enjeu majeur
Mme Maccarone a également réagi à la question des féminicides, un sujet de plus en plus préoccupant en raison de la recrudescence des violences envers les femmes. "C’est un problème grave. Nous devons investir dans des dispositifs de protection, comme le bracelet antirapprochement, mais sans un nombre suffisant de policiers, ces investissements risquent de ne servir à rien", a-t-elle précisé. Pour l’élue, les investissements dans les services de sécurité publique et dans l'accompagnement des victimes sont essentiels pour lutter efficacement contre ce fléau.
Un partenariat pour l’avenir
À la fin de sa visite, Maccarone a insisté sur la nécessité d’un partenariat étroit entre les municipalités, le gouvernement provincial et les forces de l’ordre pour améliorer la sécurité des citoyens et répondre aux défis sociaux grandissants. "Ce n’est pas seulement un problème de sécurité publique, mais aussi une question de solidarité sociale", a-t-elle conclu, soulignant que la région de l'Estrie mérite une plus grande visibilité et plus de ressources à l’Assemblée nationale.
En attendant les élections à venir, Jennifer Maccarone a promis de continuer à défendre ces enjeux cruciaux pour l'Estrie et de promouvoir des solutions concrètes pour améliorer la sécurité, la santé mentale et le bien-être des citoyens.