Le climat politique international, marqué par l'administration Trump et ses tarifs douaniers, plane au-dessus des entreprises et des citoyens de Sherbrooke. Si l'influence des villes sur les accords commerciaux mondiaux est limitée, l'impact sur la fiscalité locale et le soutien direct aux entrepreneurs est, lui, bien réel.
Dans le cadre d’une série de rencontres avec les aspirants maires de Sherbrooke, le journaliste Jean-François Desaulniers met la question sur la table: Quel rôle la Ville peut-elle jouer pour soutenir son tissu économique face à ces turbulences?
La Ville de Sherbrooke n'est pas restée inactive. Des mesures concrètes ont déjà été déployées, notamment par le Service de développement économique et Entreprendre Sherbrooke. Un moratoire sur le remboursement de capital, effectif jusqu'au 1er septembre 2025, a été mis en place pour certaines entreprises bénéficiant d'un prêt FLI-FLS, offrant une bouffée d’air frais dans un contexte incertain. De plus, un comité d'experts, incluant des figures comme Stephen Cabana (Ville de Sherbrooke), David Dupuis (Université de Sherbrooke) et François Leduc (Entreprendre Sherbrooke), se réunit fréquemment pour suivre l'évolution des tarifs.
Les candidats et candidates à la mairie ont répondu à cet enjeu majeur avec des visions distinctes, mais complémentaires, qui touchent autant les entreprises que les citoyens.
Rais Kibonge, chef de Sherbrooke Citoyen, mise sur la stabilité fiscale pour les citoyens, rappelant que l’administration actuelle avait limité la hausse du compte de taxes foncières à 3%.
De son côté, Guillaume Brien, chef de Vision Action Sherbrooke, propose un dialogue constant: il estime essentiel d'organiser des « rendez-vous économiques » réguliers avec les entreprises. Sa stratégie vise également à soutenir les secteurs clés identifiés par la politique industrielle de la ville.
Quant aux indépendants, leurs priorités divergent:
Vincent Boutin prône l'achat local en intégrant davantage les entreprises régionales dans les achats municipaux. Il insiste également sur la nécessité de faciliter l'émission des permis pour l'agrandissement des entreprises afin de rendre le processus plus fluide et de développer la concertation avec les MRC voisines pour ouvrir de nouveaux marchés.
Marie-Claude Bibeau s'appuie sur son expérience et ses bonnes relations avec le gouvernement fédéral pour trouver des leviers concrets avec les entrepreneurs de la région.
Face à la pression des tarifs douaniers, les stratégies proposées par les candidats démontrent que, même si le pouvoir de la Ville est limité sur la scène internationale, son rôle dans le soutien et la résilience économique locale est crucial.
Pour entendre les déclarations complètes de chaque candidat et juger quelle approche vous semble la plus pertinente pour l’économie de l’Estrie, appuyez sur l’extrait audio ci-dessus!