«Je ne sais pas si on mesure l'ampleur de la catastrophe de ce sondage là pour François Legault et l'ampleur de la désaffection des Québécois envers François Legault.» Le commentateur politique Philippe Léger dresse un constat saisissant de la situation de la Coalition avenir Québec (CAQ) et de son chef, François Legault, lors de sa chronique matinale à l'émission Que l'Estrie se lève avec l'animateur Jean-Sébastien Hammal.
Un nouveau sondage a révélé ce matin des chiffres pour le moins alarmants, une insatisfaction record envers le Premier ministre, avec une majorité écrasante de Québécois souhaitant le voir quitter son poste avant la prochaine élection. Comment un politicien si populaire avant 2022 a-t-il pu devenir l'un des moins appréciés en si peu de temps ? C'est le «mystère» que tente de percer Philippe Léger. Il rappelle que même des politiciens en fin de régime pris dans des scandales, comme Jean Charest et Justin Trudeau (à l'époque de leurs baisses de popularité), bénéficiaient d'un taux d'appui plus élevé que l'actuel Premier ministre.
L'analyse de Philippe Léger va au-delà des simples chiffres pour explorer les causes profondes de cette désaffection. Le débat constitutionnel, relancé récemment, met en lumière le positionnement «mitoyen» de la CAQ, qui cherche à équilibrer l'affirmation du Québec à l'intérieur du Canada. Pour l'instant, c'est la CAQ qui semble la plus à l'aise dans ce débat, se présentant comme la plus «équilibrée» entre les options péquiste et libérale. Cependant, Philippe Léger doute que ce sujet, bien qu'intéressant politiquement, puisse réellement «rassembler des foules» dans l'opinion publique.
Face à cette crise d'impopularité, une figure se démarque, celle de Simon Jolin-Barrette, l'un des ministres les plus appréciés et considéré comme l'un des seuls à donner une «cohérence idéologique» à la CAQ. Jean-Sébastien Hammal soulève la question: «M. Jolin-Barrette pourrait-il être le «sauveur» de la CAQ à la manière d'un Mark Carney?» Philippe Léger tempère, rappelant qu'un remplaçant interne porte le poids des décisions gouvernementales passées.
Le plus grand défi de François Legault est un problème d'«incarnation», ses idées, qui sont souvent populaires, ne passent plus auprès de la population en raison de l'impopularité du chef. C'est l'inverse du Parti Québécois, dont le chef, Paul St-Pierre Plamondon, est très apprécié, alors que l'idée centrale de la souveraineté ne l'est pas.