La gestion des finances de la Ville de Sherbrooke était au cœur du dossier municipal du jour, alors que les quatre candidats à la mairie ont été invités à exposer leur vision en matière de taxes, de fiscalité et de gestion budgétaire.
Si tous s’entendent pour dire qu’une saine gestion est primordiale, leurs approches diffèrent quant aux leviers à utiliser pour équilibrer le budget municipal et financer les infrastructures.
Diversifier les revenus de la Ville
Depuis que le gouvernement du Québec a accordé une trentaine de nouveaux leviers fiscaux aux municipalités, la question de l’écofiscalité, ces taxes et redevances à visée environnementale – revient régulièrement dans le débat. Certaines villes ont déjà expérimenté des taxes sur les piscines, les surfaces imperméabilisées ou encore l’immatriculation. Des mesures souvent controversées, mais qui visent à diversifier les sources de revenus et changer les comportements environnementaux.
Marie-Claude Bibeau mise sur la rigueur et la prévisibilité
La candidate indépendante Marie-Claude Bibeau met de l’avant son expérience de gestionnaire et d’ancienne ministre pour rassurer les électeurs.
«Une municipalité ne peut pas faire de déficit d’opération, c’est dans la loi. Je veux gérer avec rigueur, transparence et prévisibilité, en partenariat avec le conseil municipal », affirme-t-elle.
Mme Bibeau évoque aussi un gel d’embauche et une optimisation des ressources humaines, tout en utilisant les fonds municipaux comme leviers pour aller chercher du financement externe.
Raïs Kibonge mise sur la stabilité et la vision à long terme
Du côté de Sherbrooke Citoyen, Raïs Kibonge met de l’avant le redressement financier réalisé par l’administration sortante.
«La première fois en 20 ans, la dette a baissé. On a terminé 2024 avec un surplus et réduit le taux d’endettement de 108% à 97% », souligne-t-il.
Pour lui, l’écofiscalité doit être un outil temporaire servant à encourager de bons comportements, sans devenir une source de revenus permanente. Il insiste sur la stabilité et la prévisibilité des taxes, qu’il souhaite maintenir autour de 3%.
Vincent Boutin mise sur un investissement dans la qualité de vie
Le candidat Vincent Boutin refuse les taxes symboliques comme celle sur les piscines, mais demeure ouvert à certaines formes d’écofiscalité.
«Les gens ne choisissent pas une ville pour la qualité des routes, mais pour la qualité des services. Il faut investir dans les infrastructures sportives, culturelles et communautaires», explique-t-il.
Il évoque également le principe de l’utilisateur-payeur et se dit favorable à des taxes sectorielles ciblées pour financer les grands travaux d’infrastructure.
Guillaume Brien : pas question de «taxer pour taxer»
Guillaume Brien veut prioriser les projets et analyser en profondeur les dépenses
«On a un budget de 475 millions. Il faut savoir où chaque dollar va et éviter de mettre tout le fardeau financier sur les épaules des contribuables», affirme-t-il.
Critique envers certaines mesures symboliques comme la taxe sur les piscines, il mise sur une gestion rigoureuse et transparente pour optimiser les ressources sans augmenter inutilement la pression fiscale.
Un enjeu central de la campagne
Alors que les promesses électorales continuent de s’accumuler, le financement des infrastructures et la stabilité du compte de taxes s’imposent comme des thèmes majeurs de la campagne à Sherbrooke.
Les électeurs auront à choisir entre des visions qui oscillent entre innovation fiscale, discipline budgétaire et investissements pour la qualité de vie.