La nouvelle a secoué la fin de soirée, les négociations entre le Canada et les États-Unis sont rompues. La raison officielle? Une simple publicité du gouvernement ontarien qui aurait déplu au président Trump. Pour Philippe Léger, analyste chevronné, il ne faut pas chercher la logique, car il s'agit d'une tentative de la part de Donald Trump «d'augmenter son rapport de force» et d'obtenir un meilleur levier de négociation avec le Canada.
Pourquoi un tel revirement, surtout après des signaux qui semblaient plus positifs il y a quelques jours? Léger l'explique simplement : l'opinion publique américaine n'est pas pressée d'obtenir une entente, et l'économie du voisin du Sud ne semble pas souffrir de manière significative de l'absence d'accord commercial majeur. Pour le président américain, c'est l'occasion parfaite de «enquiquiner le Canada» pour un gain stratégique.
Le Canada dos au mur?
Le Canada doit-il envisager de se tourner vers de nouveaux partenaires, comme la Chine, les ennemis jurés des États-Unis? C'est la question que Jean-Sébastien Hammal, animateur de Que l'Estrie se lève, a posée à son collaborateur. En théorie, l'idée de courtiser Pékin et le président Xi Jinping pour diversifier les chaînes d'approvisionnement est séduisante. Cependant, Léger rappelle que «l'économie canadienne […] est bâtie du nord vers le sud » depuis des décennies, et qu'il est « extrêmement difficile de changer des façons de faire qui sont implantées».
Mark Carney se retrouve dans une position délicate. Tenter de négocier avec la Chine sur l'ouverture du marché aux voitures électriques, par exemple, pourrait être une solution pour le secteur automobile en difficulté, mais cela signifierait se «mettre à dos Donald Trump». Le risque d'une escalade, bien que difficile à imaginer, persiste, mais Léger croit qu'il y a encore espoir de négocier a minima sur l'acier et l'aluminium.
La Loi spéciale sur les médecins: un calcul politique risqué pour Legault
Comme si les affaires internationales n'étaient pas assez complexes, la politique provinciale bouillonne aussi. Le gouvernement Legault est sur le point d'imposer une loi spéciale aux fédérations de médecins pour lier 15% de leur rémunération à des objectifs de performance. Selon Philippe Léger, cette rapidité d’action est un croisement de trois facteurs : les convictions personnelles de François Legault (qui voulait changer le mode de rémunération il y a 20 ans), le soutien de l'opinion publique face aux médecins et le calcul politique du premier ministre, qui n'a plus «rien à perdre» face à son impopularité actuelle.
Le recours au terme «syndicats» par le gouvernement, même s'il s'agit techniquement de fédérations, est un mot-clé volontairement utilisé pour rallier l'opinion contre le pouvoir des médecins. Mais, cette loi spéciale risque-t-elle de créer un exode vers l'Ontario ou le secteur privé? Le gouvernement Legault et le ministre Dubé parient sur une «colère qui va être momentanée» avant de pouvoir rebâtir le lien de confiance.
Le décryptage complet est à portée de clic. L’irrationalité en politique et en diplomatie n’aura plus de secrets pour vous. On vous invite à écouter l'extrait dès maintenant pour entendre l'analyse complète de Philippe Léger!