Si des joueurs des Canadiens de l’édition actuelle n’avaient pas encore saisi ce que représente jouer à Montréal, ils le savent maintenant.
L’ovation de dix minutes accordée à Guy Lafleur durant les cérémonies d’avant-match valait tous les livres d’histoire.
« Je pense qu’ils l’ont senti ce soir, a confirmé l’entraîneur Martin St-Louis après le match. S’ils ne savaient pas vraiment c’est quoi le «CH» pour la province de Québec, je pense qu’ils le savent ce soir. »
« Ce fut une très belle soirée émotive en l’honneur de Guy… Euh… On sentait en troisième que Guy était avec nous autres. Et c’était proche… C’est le fun d’avoir les légendes en arrière de notre banc pour une soirée très mémorable. Comme je disais à mes joueurs. Tu joues tellement de matchs dans la Ligue. Les matchs de saison régulière, tu t’en rappelles d’une couple, peut-être. Mais je te jure que tu vas te rappeler de celui-là. »
St-Louis a placé le décès de Lafleur dans un contexte bien personnel.
« La perte de Guy me fait penser à ma mère. Pour l’organisation, pour les amateurs, pour la province… Vous savez, le hockey m’a aidé lors de la perte de ma mère. On a essayé de faire notre travail pour les amateurs, pour les anciens, avec la perte de Guy. On a juste tenté de faire notre travail.
« Vous avez vu notre troisième période. Personne n’a lâché. Je dis la même chose à mes joueurs: « Si vous abandonnez, la seule certitude, c’est que vous n’aurez pas ce que vous voulez. » On n’abandonne pas. »
St-Louis a bien apprécié voir Brendan Gallagher entraîner ses coéquipiers sous la bannière de Guy Lafleur afin de la saluer une dernière fois sous les applaudissements de la foule.
« C’est un gros geste de respect. Je suis content que «Gally» ait fait ça. Guy mérite ça. »
Les joueurs des Canadiens qui se sont présentés au micro après la rencontre ont tous ressenti des sensations similaires.
« C’est une soirée dont je vais me rappeler toute ma vie, c'est certain », a dit Mathieu Perreault.
« Au moment de l’ovation, ça n’arrêtait pas. Les fans chantaient «Olé !» et j’ai commencé à avoir le «motton»... Je me retenais pour ne pas verser une larme. C’était vraiment un moment spécial. C'est quelque chose que je vais pouvoir garder avec moi pour le reste de mes jours. »
«C'était plutôt marrant de voir que les amateurs ne voulaient pas laisser l'annonceur reprendre la parole... L'ovation démontrait ce que Guy représentait pour les amateurs, pour la province et aussi pour le pays. »