La Dre Mélissa Généreux explique que depuis 2018, le Québec tente de devenir un leader en éducation grâce au numérique, mais que ce n'était peut-être pas une si bonne idée que ça.
Les commentaires de la Dre Mélissa Généreux, médecin-conseil à la Direction régionale de santé publique du CIUSSS de l'Estrie - CHUS, font suite à une rencontre entre le premier ministre du Québec, M. Legault, et le premier ministre français, M. Gabriel Attal, qui s'est dit préoccupé par l'impact du temps d'écran sur les enfants.
La Dre Mélissa Généreux souligne les contradictions entre l'adoption de la technologie numérique dans les écoles et les études récentes indiquant ses effets négatifs sur l'apprentissage et la santé mentale des jeunes. Une synthèse de l'INESSS révèle que les outils numériques n'apportent pas de valeur ajoutée en classe et peuvent même nuire à la cognition et à la mémorisation.
«Notre gouvernement plaidait pour qu'on ait davantage de numérique dans les écoles, qu'on habitue nos jeunes à cette nouvelle réalité, pour les habituer à leur culture de demain qui, forcément, va être centrée sur le numérique», rappelle la Dre Mélissa Généreux.
Temps d'écran en classe
La Dre Généreux s'étonne que l'on ne parle plus d'une publication parue en février 2024.
«En gros, ce qu'on dit dans cette étude, c'est que d'avoir un appareil cellulaire, que ça soit fermé ou éteint, c'est pas bon pour la cognition, pour la mémorisation, ça nous distrait. Donc ça c'est vraiment une chose qui est à proscrire. Toujours des enjeux de compréhension de texte, de mémorisation des impacts sur la cognition. Ils vont même jusqu'à dire que non seulement il n'y a pas de valeur ajoutée, mais ça vient plus nuire que d'autres choses», ajoute la Dre Mélissa Généreux.
Si je résume très grossièrement la littérature scientifique, nous sommes peut-être arrivés à un point où nous devrions reconsidérer le pour et le contre. Car si les avantages concernent les aspects pédagogiques, en fin de compte, il n'y a peut-être pas beaucoup d'avantages associés à tout cela.
«On dirait que cette année, en 2024, on a plein d'autres évidences qui disent c'est peut-être pas tout à fait ça finalement. Les jeunes ont peut-être besoin de plus d'équilibre», conclut-elle.