Le président de la Russie, Vladimir Poutine a donné cette semaine sa première entrevue depuis le début de la guerre en Ukraine à l’ex-animateur de Fox News, le très controversé Tucker Carlson.
Doit-on donner la parole à un tel leader et surtout quel est le rôle des médias face au public dans une situation comme celle-ci? C'est la question sur laquelle se penche Colette Brin, professeure à l’Université de Laval et directrice du Centre d’études sur les médias, samedi, à l'émission Même le week-end.
La spécialiste revient d'abord sur les nombreuses critiques selon lesquelles il ne faudrait pas donner la parole à un tel leader.
«En fait, le problème est plutôt l'inverse, c'est-à-dire que monsieur Poutine a donné des entrevues dans les médias qui sont contrôlés par l'état russe, mais pas à l'extérieur, dans les médias occidentaux, et ce malgré de nombreuses demandes. Et le fait que ces médias-là veulent que Poutine réponde à leurs questions, je pense que c'est tout à fait légitime. Mais Poutine a complètement fermé l'accès à l'information.»
La spécialiste qualifie également cette entrevue d'«opération totale de propagande», dans laquelle Tucker Carlson joue le rôle «de ce qu'on appelait dans l'Union soviétique à l'époque de la guerre froide, l'idiot utile». Elle soutient que cette entrevue n'a rien d'un travail journalistique, et que l'ancien animateur de Fox News était contrôlé par Poutine du début à la fin.
Écoutez la professeure expliquer comment un véritable journaliste aurait dû se préparer à l'occasion d'une entrevue similaire...