On devra multiplier par cinq les mises en chantier pour combler le profond déficit de logements au Québec d'ici 2030.
C’est le message que lance l'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ) à quelques jours du 1er juillet et de la période des déménagements.
Malgré une légère embellie des mises en chantier ces derniers mois, cette amélioration demeure largement insuffisante pour combler le profond déficit de logements requis d'ici 2030, qui s'élève à 1,2 million d'unités, selon la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).
«Actuellement, on voit très bien que pour l'offre et la demande, c'est débalancé. Il n'y a jamais assez d'offre pour la demande actuellement actuelle», constate Sylvain Mathieu, directeur général de l'APCHQ Estrie.
«On se ramasse avec un taux d'inoccupation de 1,3 % alors que 3 % ce serait le taux normal, pour que le tout soit équilibré, pour que les prix baissent.»
Au rythme actuel des mises en chantier en 2024, soit environ 44 000 unités par année, le déficit ne sera comblé qu'en 2051. Cependant, pour y parvenir d'ici 2030, il faudrait mettre en chantier plus de 240 000 unités par année, soit quintupler le rythme actuel, note l’APCHQ.
Au cours des deux prochaines années, la demande demeurera forte, en particulier dans le segment locatif, en raison d'une arrivée record de résidents non permanents et de l'accès à la propriété qui diminue à cause de l'inabordabilité des propriétés.
Les coûts de construction élevés, les nombreuses charges publiques et les conditions de financement difficiles ralentissent lourdement l'offre de nouveaux logements, ajoute-t-on.
Écoutez l'entrevue accordée à Steve Roy.
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