L’accident impliquant un autobus scolaire, jeudi dernier sur la route 143 à Stanstead-Est, démontre l’importance de munir ces véhicules de ceintures de sécurité.
C’est Maryse Lecavalier, l’une des voisines de l’endroit où s'est produit le spectaculaire accident, lance le message.
Selon elle, des enfants prenant place dans l’autobus ont été éjectés et se sont retrouvés dans un fossé et ont pu ainsi éviter d'être écrasés par le véhicule ayant effectué des tonneaux.
«Chaque matin, nous les envoyons dans cette grosse boîte orange, conscients que le risque zéro n'existe pas. Nous espérons qu'ils nous reviennent sains et saufs, enrichis de nouvelles connaissances et de moments partagés avec leurs camarades», mentionne-t-elle.
«Hier, un autobus scolaire est entré en collision avec une voiture. Dès que la nouvelle a éclaté, nous avons tous cherché à savoir de quel autobus il s'agissait, quelle compagnie, quel numéro de route. Des enfants ont été éjectés, sauvés de l’écrasement par la présence du fossé. Nous avons une réflexion à faire…»
Une pétition en ligne
Mme Lecavalier a lancé une pétition en ligne demandant qu’on rende les autobus scolaires plus sécuritaires avec des ceintures de sécurité pour attacher les élèves qui y prennent place.
Citant des statistiques de la SAAQ, Mme Lecavalier mentionne qu’«au cours des dernières années, plus de 30 % des conducteurs et passagers de véhicules de promenade décédés dans un accident de la route n'étaient pas attachés.»
«Si tous les occupants d'un véhicule s'attachaient, 40 décès et 95 blessés graves seraient évités chaque année.»
«De plus en plus de véhicules»
Le port de la ceinture de sécurité n'est pas obligatoire dans les autobus scolaires, convient Mme Lecavalier, invitée à réagir sur les ondes du 107,7 Estrie lundi midi.
«Comme parent, quand tu confies tes enfants au réseau de transport scolaire, ce sont les chauffeurs et chauffeuses qui font un excellent travail. Le débat n'est pas là-dessus. Ce sont des situations qui peuvent arriver. Sur la route, il y a de plus en plus de véhicules. Des fois une distraction», dit-elle.
«Je n'ose même pas imaginer la réaction de ces parents quand on a appris qu'il y avait un autobus scolaire qui était impliqué dans un accident. Tu penses au pire. Ça interpelle un village au complet. On se demandait tous c'était où, c'était qui? Quand on sait que c'est terminé, que tout est correct, c'est les enfants du village. On dit dans les médias pas de blessés graves, mais souvent il y a quand même des blessures morales qui peuvent être là. Ces jeunes ont probablement vécu pour certains un traumatisme.»
La pétition a recueilli plus de 80 signatures lundi. «C'est sûr que ça serait le fun que ça monte plus», lance Mme Lecavalier.
«On souhaite jamais que rien n'arrive. Mais quand quelque chose arrive, il faut mettre les moyens de notre côté. Il y a eu des anges cette journée-là, mais il faut les aider un peu.»
Écoutez l’entrevue accordée à Marc Toussaint.
Un débat récurrent
Joint à ce sujet, le PDG de la Fédération des transporteurs par autobus répond que le débat sur l'imposition de la ceinture de sécurité dans les autobus scolaire est récurrent. Selon Luc Lafrance, il revient chaque fois qu’un accident impliquant un des ces véhicules se produit.
La Fédération participe à des projets pilotes avec Transport Canada et évalue les implications, notamment la difficulté de s'assurer que tous les enfants restent attachés lors des déplacements.
Le défi se situe aussi concernant l'ajout de personnel pour surveiller le port de la ceinture et la pénurie de main-d'œuvre dans le secteur du transport scolaire.
Écoutez l'entrevue accordée à Marc Toussaint.