Les locataires d’un immeuble de la rue Galt Ouest éventrée par un camion l’hiver dernier ont reçu un courriel leur indiquant que le bâtiment serait démoli au complet.
Les travaux devraient débuter la semaine prochaine, indique Nadia Curadeau, l’une des locataires du 2208 de la rue Galt Ouest qui déplore la confusion dans le dossier.
Le courriel obtenu par le 107,7 Estrie stipule que des experts en environnement ont évalué que les dégâts et les coûts associés à la décontamination s'élèvent à plusieurs milliers $.
«Il est donc impératif de procéder à une démarche exhaustive pour garantir la sécurité de tous. Il est crucial que vous enleviez toutes vos possessions. La démolition intérieure de tous les appartements est prévue pour la semaine prochaine», écrit-on.
Est-ce que le propriétaire pourrait vouloir juste garder la carcasse?
«Peut-être», répond Mme Curadeau, laissant transparaître son ignorance à ce sujet, le propriétaire des lieux se montrant avare de renseignements sur ses projets.
«Deux mois et demi après un déversement de diesel au rez-de-chaussée, dans le sol, on s'imagine bien que probablement que la Ville a mis de la pression aussi sur ce monsieur pour qu'il fasse quelque chose. Parce qu'on se souviendra que c'est arrivé le 15 février dernier. Depuis, il n'y a aucun acte pour que ça soit décontaminé ou au moins ralentir le processus.»
Locataires évacués
Le matin de cette journée-là, un camion semi-remorque s'est encastré dans l'immeuble qui comprend un local commercial au rez-de-chaussée et quelques logements. Les locataires, dont Mme Curadeau, ont été évacués pour des raisons de sécurité et ont dû trouver un logement.
Source: Archives
Les locataires, confrontés à un manque de communication avec le propriétaire et à des problèmes d'assurance, envisagent des actions en justice pour négligence et dommages, a mentionné Nadia Curadeau.
En avril, on apprenait que le propriétaire se faisait discret, sauf une lettre pour renouveler le loyer.
«Depuis ce temps-là, il n'y a absolument rien qui a été fait. Il n'y a pas d'eau, pas d'électricité», s’insurge-t-elle au micro de Midi Actualité.
«Alors même si on veut aller faire des boîtes, nos effets qui étaient sales et tout ça depuis le 15 février, c'est encore là. On ne peut pas y aller le soir, on travaille le jour. On n’a pas d'électricité, donc c'est un peu n'importe quoi! On a été chanceux, nos assurances ont fermé notre dossier. Ils nous ont dédommagés.»
Mme Curadeau dénonce aussi l’attitude du propriétaire.
«Le ton monte rapidement de son côté ,alors qu’on reste très calme. Il nous raccroche au nez comme si on n'avait pas d'affaires à lui parler, pas d'affaires à lui adresser la parole», dit-elle.
Écoutez l’entrevue accordée à Martin Pelletier.
Vérification faite auprès de la Ville de Sherbrooke, aucun permis de démolition n'a été émis pour cet immeuble.