L'adoption du projet de loi 51 apportera plus de souplesse et de polyvalence dans le domaine de la construction, alors qu’on vit une crise importante du logement au Québec. Les nouvelles dispositions feront économiser des milliers d'heures sur les chantiers.
Selon le ministre du Travail, Jean Boulet, la réforme dans le secteur de la construction permettra aussi plus de mobilité pour les travailleurs.
«La polyvalence, c'est essentiellement de permettre à quelqu'un qui exerce un métier de faire des tâches complémentaires qui appartiennent à un autre métier, donc de décloisonner. Par exemple, si un couvreur remplace la couverture d'un toit et qu'il y a une planche de contreplaqué qui est abîmée, il pourra la réparer sans attendre qu'un charpentier, menuisier ou un manœuvre soit disponible pour le faire», explique le ministre.
«Il y a tellement d'exemples sur les chantiers de construction. Celui qui pose des revêtements souples va pouvoir remplir des fissures dans une dalle de béton pour pouvoir poser son tapis plutôt que d'attendre un cimentier applicateur. On a des besoins et la polyvalence va nous permettre d'en faire plus.»
Cette polyvalence nouvelle est critiquée par certains, notamment les opérateurs de machinerie lourde, pour des raisons de sécurité.
Le ministre Boulet soutient qu’on pourra économiser des milliers d’heures en construction et faire avancer des projets plus rapidement.
La mobilité facilitera le déplacement des travailleurs entre les régions, ce qui est important en période de pénurie de main-d'œuvre.
«Quand il y avait du chômage persistant, je comprenais un peu plus la revendication d'éviter la mobilité ou qu'il y ait des obstacles à la mobilité. Mais là, on est en déficit de main-d'oeuvre dans tous les métiers, dans toutes les régions», insiste-t-il.
«Donc c'est important de permettre une mobilité comme dans tous les autres secteurs du domaine privé.»
Écoutez l’entrevue accordée à Martin Pelletier.
À écouter aussi:
Carl Dufour, président de la CSD Construction | Loi 51: «Legault veut une une main-d'œuvre jetable!»
Marc Leclerc du Syndicat Local 791: «On était inquiet, on est rendu en colère»