L'augmentation de l'imposition du gain en capital annoncée par le gouvernement libéral du Canada ne passe pas non plus du côté de la Chambre de commerce et d'industrie de Sherbrooke.
Selon son président Sébastien Lussier, l'impact sera négatif pour les PME et les investisseurs, petits et grands, notamment ceux prévoyant de vendre leur entreprise pour la retraite.
M. Lussier craint que cette mesure fiscale n'entrave les transferts d'entreprises et pénalise les vendeurs, tout en réduisant l'intérêt des repreneurs potentiels, ce qui pourrait conduire à la fermeture d'entreprises ou à leur rachat par des investisseurs extérieurs.
«On sait qu'au Québec, au Canada, en Estrie, beaucoup de transferts d'entreprises sont prévus dans les prochaines années et cette mesure va venir évidemment pénaliser les revendeurs, les gens qui vont décider de se départir de leur entreprise pour les vendre à des repreneurs», dit-il.
«Et de l'autre côté, on s'inquiète de l'intérêt des gens pour reprendre ces entreprises. Donc, on pense que peut-être des entreprises vont décider de tout simplement fermer.»
Son organisme combat l'idée préconçue que les gens d’affaires sont tous riches.
«C'est exactement ça qu'on déplore, parce qu'on pense qu'on va venir toucher davantage les fortunés dans cette mesure-là. Au Québec, une grande partie des entreprises sont des PME, des gens qui se lèvent le matin très tôt, qui travaillent toute la journée, qui travaillent à la sueur de leur front», illustre M. Lussier.
«C'est le restaurateur qui se lève chaque matin pour faire rouler son restaurant. C'est le garagiste qui ouvre son garage chaque matin pour servir ses clients et qui a les deux mains dedans. Tous les jours, ces gens investissent du temps, de l'énergie, de l'argent, qui ont une pression financière dans leur entreprise et qui espèrent pouvoir se départir ou vendre leur entreprise, faire un peu de sous pour s'assurer une retraite à la fin.»
Écoutez l’entrevue accordée à Jean-Sébastien Hammal.
Mercredi, on apprenait que les changements proposés par la ministre Chrystia Freeland concernant l'imposition du gain en capital au Canada ne passent pas comme une lettre à la poste du côté de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante. La réforme nuirait aux petites et moyennes entreprises (PME) et à l'entrepreneuriat.