Les changements proposés par la ministre Chrystia Freeland concernant l'imposition du gain en capital au Canada ne passent pas comme une lettre à la poste.
Jasmin Guénette, vice-président aux affaires nationales de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI), exprime sa déception face à la réforme.
Selon lui, elle nuirait aux petites et moyennes entreprises (PME) et à l'entrepreneuriat.
«Le deux tiers de nos membres sont contre les changements proposés par la ministre s'ils ne sont pas modifiés considérablement. On est déçu de voir que ça semble davantage être pour des raisons politiques que ces changements sont faits que pour des raisons économiques», se plaint M. Guénette, invité à réagir sur les ondes du 107,7 Estrie mardi matin.
«La ministre ne cesse pas de dire qu'il faudra vérifier comment les conservateurs et les autres députés vont voter là-dessus. Et puis elle fait vraiment un enjeu pour diviser. C'est ça qui est dommage. Dans ce qui a été proposé, il y a des choses qui sont intéressantes et des choses vraiment pas bonnes. Et plutôt que d'avoir une conversation sur le fond, on semble se diriger vers une conversation partisane afin de faire des gains politiques.»
Le FCEI se sent instrumentalisé dans un débat politique, ajoute-t-il.
«En quelque sorte. Les propriétaires de PME ne font pas partie des ultras riches qui ont été identifiés comme ceux qui bénéficient le plus de l'impôt sur les gains en capital. Les propriétaires de PME utilisent leur entreprise pour planifier leur retraite», dit-il.
«Des fois, on a des terrains, des fois on a des bâtiments, des fois on a des actions ou d'autres types d'investissement. Puis soudainement, on va être taxé aux deux tiers sur les gains de capital plutôt que juste la moitié. Ça fait un changement considérable dans la planification de la retraite.»
M. Guénette met en garde contre les effets sur la relève entrepreneuriale et l'investissement, appelant à des politiques qui encouragent plutôt que découragent l'entrepreneuriat.
Écoutez l’entrevue accordée à Jean-Sébastien Hammal.
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