La chroniqueuse politique Antonine Yaccarini décortique le malaise croissant au sein du Parti conservateur du Canada, où le départ du député Chris d’Entremont est perçu comme un signal d’alarme pour le chef Pierre Poilievre. Un vent de «contagion» menace la stabilité de son leadership avant le vote de confiance de 2026.
Lors de la chronique politique de la semaine, Antonine Yaccarini a analysé les récents «transfuges» et «vire-capots» qui secouent la scène fédérale, mettant en lumière l'avenir incertain de Pierre Poilievre à la tête du Parti conservateur. Pour la chroniqueuse, la situation du chef est «plus difficile qu'elle ne l'était il y a quelques jours».
Des critiques qui s'accumulent
Selon Mme Yaccarini, l'élection d'avril 2025, «décevante pour les conservateurs», a laissé des «cicatrices». Les critiques post-campagne se sont d'abord concentrées sur la conseillère de longue date, Jenny Burns, dont le départ officiel a été annoncé récemment. Mais la pression s'est intensifiée sur le chef lui-même.
La chroniqueuse souligne les «doutes» internes croissants quant à l’«approche», l’«attitude» et la «capacité à être premier ministrable» de M. Poilievre. Elle pointe du doigt le ton «acrimonieux» et l'habitude d’être «toujours un peu dans les batailles de ruelles», citant ses déclarations récentes laissant entendre que Justin Trudeau «devrait être en prison». Pour Antonine Yaccarini, ces propos «ont augmenté les doutes sur sa capacité à s’élever au-dessus de la mêlée».
La défection, un «effet de contagion» redouté
La défection de Chris d’Entremont, député des Maritimes, est vue par Antonine Yaccarini comme le coup de massue qui pourrait déstabiliser davantage le chef. «Ce ne serait que le premier d’une longue liste», anticipe la chroniqueuse.
«Généralement, ces défections là, ça peut créer une espèce d'effet de contagion. Parce qu'une fois que le tabou est brisé… quand tu en as un qui le dit publiquement, qui sort, qui dit ‘Moi, tant pis, je traverse la chambre. Pierre Poilievre n'est pas l'homme de la situation. Je rejoins l'équipe de Mark Carney.’ Ça peut déchaîner, disons, d'autres députés.»
Cette situation profite directement aux libéraux de Mark Carney, qui «avait vraiment l’air de gagner la journée» en détournant l'attention du budget. Pour M. Poilievre, «l’eau monte», surtout si d’autres défections suivent avant son vote de confiance prévu en 2026. La possibilité que M. Carney obtienne la majorité, les libéraux n'étant plus qu’à deux sièges, signifierait pour les troupes conservatrices trois ans et demi d'opposition sans perspective immédiate, ce qui «mettrait encore plus de pression» sur le chef.
Le «malaise» de Santé Québec
Antonine Yaccarini a noté un «malaise» évident à Santé Québec suite à l’adoption de la loi 2. La sortie de la PDG Geneviève Biron, qui a refusé de commenter la loi malgré la lettre de 27 directeurs de Santé Québec réclamant un «geste d’apaisement», est jugée peu satisfaisante.
«Elle est sortie pour dire pas grand chose finalement… Geneviève Biron, elle est prise entre l'arbre et l'écorce présentement.»
La chroniqueuse explique que l’absence de véritable prise de position reflète un manque de consultation en amont: on «aurait dû faire ça en amont» plutôt que d'analyser la portée de la loi après coup.
Selon Mme Yaccarini, ce manque de coordination s’ajoute au fait que le gouvernement a «fait dérailler, entre guillemets, à deux reprises, la signature d’une entente avec les médecins spécialistes», malgré des négociations très avancées.
Écoutez la chronique politique d’Antonine Yaccarini tous les jeudis au 107,7 Estrie.
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