L'APCHQ y va d'une proposition pour la Ville de Sherbrooke, qui cherche à limiter les eaux de ruissellement et limiter les îlots de chaleur: une politique pour l'aménagement de stationnements commerciaux et industriels alvéolés, qui laissent filtrer l'eau dans le sol plutôt qu'une taxe sur les surfaces perméables.
Rappelons qu'en raison d'un manque à gagner et pour protéger l'environnement, Sherbrooke pourrait imposer une taxe sur les surfaces imperméabilisées pour les stationnements commerciaux et industriels sur son territoire.
Le projet pourrait représenter 2 millions en revenus supplémentaires mais la mécanique de l'application n'est pas encore connue.
Selon le regroupement de constructeurs, les villes doivent repenser leur facon de voir le développement surtout quand il s'agit de solutions pérennes en développement durable.
Une telle réglementation pour les promoteurs et propriétaires serait donc plus porteuse, sur le long terme et elle est déjà implantée en partie à Victoriaville et en voie de l'être, à Trois-Rivières.
Marco Lassalle, directeur technique de l'APCHQ indique qu'en permettant à l’eau de s’infiltrer dans le sol, le matériel alvéolé permet aussi de réduire la quantité d’eau dirigée dans le réseau pluvial, de régénérer la nappe phréatique et de réduire les îlots de chaleur.
Des inquiétudes au Carrefour de l'Estrie
Bien qu'il s'agisse d'une proposition, les commercants du Carrefour de l'Estrie surveille l'évolution de cette proposition, qui pourrait avoir un impact sur le chiffre d'affaires et même, sur la survie de certaines bannières.
« L'introduction d'une nouvelle taxe entraînerait une augmentation des coûts d'exploitation pour certains de nos locataires, déjà fragilisés par les répercussions économiques de la pandémie. Nous croyons qu’il vaut la peine d’explorer différentes pistes de solution. Par exemple, le développement de projets à usages mixtes intégrant des logements pourrait réduire les surfaces imperméables, augmenter l’assiette fiscale de la ville et limiter l'étalement urbain. Il est indéniable qu’il faut rapidement s’adapter aux changements climatiques et repenser la façon de financer le tout. Nous devrions nous interroger : une propriété qui respecte les nouvelles normes de rétention d'eau sur son terrain devrait-elle être taxée de la même manière? Une autre approche pourrait s'inspirer de la taxe sur la consommation d'eau : plus une propriété rejette d'eaux pluviales dans le réseau municipal, plus elle devrait contribuer financièrement. »
Murielle Zagury
Vice-présidente, Marketing et communications