À écouter
Guillaume Brien opposé à la suppression des noms historiques
Le débat autour de l’identité du Palais des sports Léopold-Drolet prend de l’ampleur à Sherbrooke. Dans une lettre ouverte signée par l’ensemble des candidates et candidats de Vision Action Sherbrooke, le parti se prononce contre la disparition du nom de Léopold Drolet du paysage municipal, à la suite de la récente volonté de la Ville de monétiser les noms de certains bâtiments en les associant à des partenaires privés.
Cette sortie survient quelques jours après l’intervention publique de Louis-Philippe Drolet, petit-fils de Léopold Drolet, qui a plaidé pour la préservation de l’héritage de son grand-père, pionnier de l’industrie du hockey à Sherbrooke. Celui-ci réagissait à un article publié dans La Tribune évoquant la valeur marchande potentielle du nom du Palais des sports.
Préserver un symbole identitaire
Dans leur lettre, les membres de Vision Action Sherbrooke, sous la plume de leur chef et candidat à la mairie, Guillaume Brien, reconnaissent l’intérêt légitime de la Ville à rechercher du financement alternatif. Ils saluent d’ailleurs les initiatives comme le Complexe sportif Forage FTE ou le Quartier général de l’entrepreneuriat Promutuel Assurance, qui témoignent d’un partenariat possible entre municipalités et entreprises privées.
Toutefois, ils mettent en garde contre une dérive où le financement se ferait au détriment du patrimoine collectif. «Renommer un lieu comme le Palais des sports n’est pas anodin. Cela soulève des enjeux d’identité, d’appartenance et de reconnaissance», écrivent-ils, appelant à une réflexion plus large sur les symboles qui unissent la population sherbrookoise.
Un bâtisseur au cœur de l’identité sherbrookoise
Léopold Drolet, fondateur de Sherwood en 1949, a joué un rôle déterminant dans le développement économique et identitaire de Sherbrooke, soulignent les signataires. Grâce à ses innovations, son entreprise a propulsé la ville au cœur de l’industrie mondiale du hockey. Les bâtons Sherwood, utilisés par des légendes comme Gretzky, Lafleur et Lemieux, ont été produits ici, générant des emplois et faisant rayonner la région.
En 2003, la Ville avait reconnu cette contribution en donnant son nom au Palais des sports. Pour Vision Action Sherbrooke, retirer ce nom aujourd’hui serait nier cette mémoire collective. Le parti propose d’ailleurs la création d’un Panthéon des bâtisseurs, pour mieux honorer les figures marquantes de l’histoire locale.
Une décision lourde de sens
Le parti conclut sa lettre en appelant la Ville à faire preuve de discernement. «Il ne s’agit pas de rejeter le principe du partenariat privé, mais de s’assurer que les décisions prises tiennent compte de l’histoire, de l’identité et du respect que l’on doit aux bâtisseurs de notre communauté.»
Jean-François Rouleau promet lui aussi de défendre le nom de Léopold-Drolet
Le mouvement d’opposition au changement de nom reçoit également l’appui de Jean-François Rouleau, ancien conseiller municipal de la Ville de Sherbrooke de 1990 à 2017. Interrogé par le 107,7 Estrie, il a promis de mener une véritable bataille contre toute tentative de retirer le nom de Léopold Drolet à l’aréna qui abrite le Phoenix de Sherbrooke
Se disant prêt à défendre l’histoire et les bâtisseurs de Sherbrooke, M. Rouleau affirme qu’il ne restera pas silencieux. «Ceux qui voudront vendre le nom du Palais des sports me trouveront sur leur chemin», a-t-il déclaré. Bien qu’il ait gardé une certaine réserve depuis son retrait de la vie politique, l’ancien élu a déjà commencé à contacter des Sherbrookois susceptibles de se joindre à sa croisade pour protéger l’héritage de Léopold Drolet.