Le Tribunal administratif de déontologie policière a imposé une suspension de cinq jours sans traitement à l’agent Philippe Savage, de la Régie de police de Memphrémagog, pour avoir manqué de respect et de politesse envers une citoyenne lors d’une interception routière.
Les faits remontent à une opération de surveillance où le sergent de relève de l’époque avait arrêté une conductrice septuagénaire, Jocelyne Lessard, qu’il avait apostrophée en lui lançant qu’«il était grand temps qu’elle cesse de conduire». Le policier avait également inscrit dans son rapport d’infraction que la dame était «déplaisante et déconnectée», des propos jugés atteignant sa réputation et sa dignité.
Le Tribunal, présidé par la juge administrative Sylvie Séguin, a conclu que le comportement de l’agent Savage portait atteinte à la confiance que la population doit pouvoir accorder à ses policiers. «Un minimum de politesse aurait voulu qu’il salue d’abord la citoyenne et qu’il l’informe de la raison de l’interception», peut-on lire dans la décision rendue publique le 6 août 2025.
Le Commissaire à la déontologie policière réclamait une suspension de cinq jours, tandis que la défense proposait deux jours. Après analyse, le Tribunal a tranché en faveur de la sanction la plus sévère.
Ce n’est pas la première fois que l’agent Savage fait l’objet de mesures disciplinaires. Son dossier compte déjà deux inscriptions, dont une affaire de 2022 également liée à un manque de respect envers une citoyenne.
Dans sa décision, le Tribunal rappelle que «la préservation de la confiance et de la considération des citoyens constitue l’un des fondements de la déontologie policière» et que tout policier doit, en tout temps, incarner les valeurs de respect et d’intégrité dans l’exercice de ses fonctions.