À la lumière du budget déficitaire présenté mardi, le député fédéral indépendant Alain Rayes entrevoit le déclenchement précipité d’élections par Justin Trudeau.
«Il s’enfonce sans arrêt. On l’a vu dans ce budget avec autant de dépenses qui tente de faire plaisir à tout le monde», a commenté le député de Richmond-Arthabaska.
«Ça me donne l’impression qu’il veut en découdre avec les conservateurs, qu’il espère que les gens vont avoir peur d’une austérité potentielle avec Pierre Poilievre comme premier ministre.»
L’ancien député conservateur critique fortement la gestion financière du pays sous M. Trudeau, mentionnant une dette qui a doublé.
Au micro du 107,7 Estrie, Alain Rayes a annoncé qu'il votera contre le budget, qui va à l'encontre de ses principes de saine gestion financière.
Les sondages
«Il reste un an et demi avant la prochaine élection à cause de l'entente des libéraux avec le NPD. Donc, si on se met à jouer aux analystes politiques, Justin Trudeau dit qu'il veut y aller. Voyant sa notoriété baisser dans les sondages, c'est quoi le meilleur scénario pour lui?», questionne-t-il. Est-ce qu'il a une chance réelle de gagner?»
«Et advenant le cas qu'il gagne, il risque d'être minoritaire. Donc, est-ce qu'on peut penser qu'il va continuer après? La réponse pour moi est claire. C'est non. Il va devoir démissionner d'une façon ou d’une autre.»
Yves-François Blanchet
Pour sa part, le chef bloquiste Yves-François Blanchet n'entrevoit pas d'élection hâtive, provoquée par un vote contre le budget présenté mardi.
«On sait très bien que le NPD va appuyer les libéraux, ce qui n'annonce pas des élections pour ce printemps. L'automne est une fenêtre, plus un peu le printemps prochainx», soutient M. Blanchet, aussi invité à intervenir sur les ondes du 107,7 Estrie mercredi matin.
«Je serais surpris qu'on se rende à l'automne 2025 parce que les libéraux abandonneraient un avantage stratégique de choisir un peu arbitrairement la date de l'élection. Non, il n'y a pas d'alerte électoral à très court terme. Mais quand on va rentrer cet automne, on va commencer à sentir qu'il fait plus chaud un peu pour nous. De toute façon, on est fin prêt au niveau thématique, au niveau logistique, organisationnel et financier. On est fin prêt à aller à une élection n'importe quand.»
Éric Lefebvre
Alain Rayes ne pouvait passer à côté du départ d'Éric Lefebvre, député de la CAQ, pour se présenter comme conservateur aux prochaines élections fédérales.
Les deux hommes politiques se connaissent bien, s’étant même affrontés lors d’une élection municipale à Victoriaville.
Il n’est pas surpris de voir M. Lefebvre se présenter pour le chef Pierre Poilievre, ayant déjà été candidat conservateur dans le passé. «C’est un conservateur dans l’âme», soutient-il.
Évoquant son propre avenir, Alain Rayes a nié son passage en politique provinciale.
Écoutez l'entrevue accordée à Jean-Sébastien Hammal.
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