L’année scolaire tire à sa fin et l’épreuve ministérielle de secondaire 5 en français a eu lieu, mardi.
On dit souvent que cet examen fait foi de la valeur d’un élève. Même si les élèves semblent s’être améliorés depuis la pandémie, l'animateur Patrick Lagacé souligne qu'on aurait invité les correcteurs de l’épreuve à être «généreux» au cours des dernières années.
Écoutez l'enseignant au secondaire, Luc Papineau, en discuter avec l'animateur.
A-t-il des doutes sur le «sérieux» appliqué dans la grille de correction de cet examen?
«Ça fait 32 ans que j'enseigne. En 2006, j'avais co-écrit avec des collègues un bouquin qui s'appelait Le grand mensonge de l'éducation, l'enseignement du français du primaire au collégial. Il n'y a rien qui a changé. On a fait des réformes, on va refaire le programme de français. Enfin, ça fait 30 ans qu'on tourne en rond.
«La qualité des élèves, je m'excuse de le dire, ne s'est pas améliorée et on se plaint de la qualité des élèves, à juste titre. Les profs de collégial estiment que les élèves ne maîtrisent pas le français, mais je peux dire que ce n'est pas la faute des profs. On vit avec des grilles de correction, avec des barèmes qu'on doit respecter et ça donne ce que ça donne.»
Et quels sont les barèmes?
«Ils ont changé la règle en 2005-2006 parce qu'il y avait eu beaucoup d'articles de journaux qui montraient à quel point c'était aberrant comme situation. Et là, le ministère s'était remué un peu. On va instaurer une règle qui dit: en grammaire, si tu fais un certain nombre de fautes, on va regarder ta copie, puis peut-être que tu ne passeras pas. Et le nombre de fautes, c'est 35 fautes en 500 mots.»
Ce qui représente plus ou moins un texte d'une page et demie.
«Ça dépend de l'écriture du jeune, mais ça revient à quoi? Une faute aux quatorze ou quinze mots? C'est ça notre barème d'excellence au Québec.»