Le ministère de la Santé et des Services sociaux a annoncé l'arrivée de 39 nouveaux médecins de famille en Estrie en 2025, dont 28 débutants et 11 venant d'autres régions.
La région estrienne en aurait besoin du double, selon la Dr Stéphanie Blais-Boilard, chef du département régional de médecine générale de l'Estrie.
Elle soutient que la répartition des médecins des plans régionaux d’effectifs médicaux (PREM) ne répond pas entièrement aux besoins estimés, qui s'élèvent à 80 pour la région.
«Il faut savoir que c'est une répartition provinciale du nombre de médecins de famille qui terminent leur pratique. On va avoir une répartition qui a plus de postes que de finissants en médecine de famille. Donc c'est normal que d'année en année, le nombre de postes ne se comble pas dans toutes les régions parce qu'on va toujours calculer une petite marge de manœuvre pour permettre un peu de flexibilité», explique-t-elle, invitée lors de l’émission L’Estrie Aujourd’hui.
«Mais traditionnellement, en Estrie, on comblait tous nos postes. Donc, on a espoir de combler ce 39. Mais il faut savoir qu'on n'a pas le contrôle. Les facultés de médecine forment un certain nombre de médecins de famille qui terminent chaque année. C'est ce nombre-là qui est réparti par région. Et ce n'est pas en fonction de la demande qu’on fait. C'est le ministère qui fait ses calculs et fait la répartition en fonction de leur calcul.»
Mme Blais-Boilard soulève également une transformation du modèle de soins visant à réduire la dépendance aux médecins de famille en optimisant l'accès aux autres professionnels de santé.
Actuellement, il y a 110 000 patients en attente d'un médecin de famille en Estrie, mais ce chiffre pourrait ne pas refléter la réalité en raison des nouveaux modèles d'accès aux soins.
Écoutez l’entrevue accordée à Steve Roy et Valérie Saint-Jean.