C’est désormais officiel: l’entreprise française Flying Whales a conclu une entente de principe avec Sherbrooke, Cookshire-Eaton et la Corporation de l’aéroport régional pour l’implantation d’une usine de dirigeables cargo sur un site de 50 hectares à Cookshire-Eaton.
Le projet prévoit la construction de bâtiments d’assemblage, de zones de tests et d’une aire d’envol. Cette entente marque l’engagement exclusif des partenaires à poursuivre les études environnementales, techniques, réglementaires et financières nécessaires au lancement de cette infrastructure qualifiée de «stratégique». La production pourrait commencer dès 2027.
Mais malgré l’enthousiasme affiché, plusieurs questions demeurent : quelle sera la répartition des coûts et des bénéfices entre Sherbrooke et Cookshire-Eaton? Les municipalités ont-elles offert des avantages fiscaux pour attirer le projet? Et quelles seront les exigences en matière d'infrastructures routières et électriques, surtout si le site se transforme en techno-parc, comme envisagé?
L’entreprise, fondée en 2012, a levé jusqu’ici 230 millions de dollars, dont 75 millions provenant des gouvernements du Québec et du Canada. Toutefois, certains observateurs, comme l’économiste Frédéric Laurin (UQTR), mettent en garde : sans garanties de retombées économiques concrètes, le projet pourrait suivre la trajectoire incertaine de Northvolt. Laurin rappelle l’importance de critères rigoureux pour évaluer les projets de développement régional.
Enfin, des doutes subsistent quant à la viabilité commerciale du projet: Flying Whales n’a toujours pas annoncé de contrats de vente pour ses dirigeables, bien que certaines composantes du premier prototype soient en chantier. Selon son président Vincent Guiboud, l’innovation aéronautique demande des années de recherche et développement, à l’image de SpaceX.
Écoutez le dossier du journaliste Jean-François Desaulniers