Les plus récents chiffres publiés vendredi par la Société de transport de Sherbrooke (STS) font état d’une hausse d’achalandage de 12% pour l’année 2024. Une croissance notable, saluée par l’organisation, mais qui soulève aussi des questions dans l’espace politique local.
La conseillère municipale Annie Godbout, notamment, demande davantage de transparence et met en doute l’interprétation qu’on fait de ces données.
Dans une publication sur Facebook en fin de semaine, Mme Godbout soulignait que ces chiffres pourraient être utilisés à des fins partisanes. « Il faut remettre les choses en contexte. Il y a eu une grève dans le transport scolaire qui a forcé certaines familles à utiliser l’autobus. Ce n’est pas forcément lié à une amélioration du service », a-t-elle déclaré, plaidant aussi pour une reddition de comptes plus rigoureuse, particulièrement à la suite de l’augmentation récente de 34$ sur la taxe d’immatriculation dédiée au transport collectif.
La présidente de la STS, Laure Letarte-Lavoie, a réagi en entrevue, niant que la grève du transport scolaire ait eu un effet significatif sur les chiffres. «En septembre, lors de la grève générale illimitée dans le transport scolaire, nous étions nous-mêmes en grève à la STS. Donc non, on ne peut pas dire que cette hausse vient de là. L’achalandage a augmenté mois après mois, de façon constante», a-t-elle affirmé.
Mme Letarte-Lavoie insiste plutôt sur une combinaison de facteurs pour expliquer cette croissance. «Ce sont les efforts sur la tarification sociale, les ententes avec les employeurs, les établissements scolaires, et surtout l’augmentation continue de l’offre de service. Ce n’est pas uniquement les jeunes : la hausse la plus marquée vient du tarif régulier. Même en retirant les passages jeunesse, on enregistre une hausse de 9,4%.»
Parmi les nouveautés 2024-2025, la STS prévoit lancer la King Express, un parcours rapide qui permettra de relier Rock Forest au centre-ville en 20 minutes. Une mesure phare qui vise à rendre le transport collectif plus attrayant pour une clientèle qui cherche efficacité et rapidité.
Au-delà de ces initiatives, la croissance démographique de Sherbrooke pourrait aussi jouer un rôle, bien que, selon la présidente, cela ne suffit pas à expliquer le regain d’intérêt: «Il faut encore que les gens aient envie d’embarquer. Et pour ça, il faut une offre intéressante.»