Alors que la Semaine de la police bat son plein, Jean-François Desaulniers s’est entretenu avec la sergente-détective Christine Moreau, coordonnatrice en violence conjugale au Service de police de Sherbrooke (SPS).
Depuis plus de trois ans, elle agit comme pont entre les victimes, les agresseurs et les ressources communautaires, dans un contexte où la violence domestique reste en hausse.
En 2024, 442 crimes conjugaux ont été enregistrés par le SPS. À peine cinq mois après le début de 2025, 125 incidents ont déjà été rapportés. « Ce qu’on voit, c’est une augmentation des dénonciations, encouragée par le mouvement Me Too, les campagnes de sensibilisation et l’arrivée des tribunaux spécialisés », souligne la sergente Moreau. Ces nouveaux tribunaux, en traitant les dossiers avec les mêmes intervenants du début à la fin, évitent aux victimes de revivre leur traumatisme à répétition.
Mais cette amélioration du système judiciaire arrive avec ses défis. La crise du logement et le sous-financement chronique des organismes communautaires complexifient l’accompagnement des victimes. « On manque de bras, on manque de places en hébergement, et souvent les femmes restent plus longtemps en maison d’accueil, faute de solutions stables », déplore-t-elle.
Moreau travaille également à prévenir la récidive chez les agresseurs, notamment par le référencement vers des thérapies spécialisées. « Si on ne traite pas les comportements à la source, ils se répètent et s’enracinent », avertit-elle.
Deux événements de sensibilisation auront lieu le 14 mai à Sherbrooke, dans les parcs Félix-Thibault et Jacques-Cartier. L’occasion pour les citoyens de rencontrer les policiers et les intervenants engagés dans cette lutte.