Les allègements contenus dans le nouveau cadre réglementaire en zones inondables, présentés ce mardi par le ministre de l’Environnement Benoit Charette, ont été bien accueillis par la porte-parole de l’opposition officielle en matière d’environnement, Virginie Dufour. Plusieurs de ces assouplissements étaient d’ailleurs réclamés depuis longtemps par la députée libérale des Mille-Îles.
Toutefois, celle-ci déplore que le concept de résilience des bâtiments soit totalement absent du nouveau document. Elle juge que cette reconnaissance est essentielle pour protéger les citoyens se retrouvant en zones à risque et pour qui une inondation pourrait entraîner la perte de leur propriété.
Mme Dufour propose la création d’un «certificat de résilience», qui permettrait de reconnaître officiellement les mesures d’adaptation mises en place par les propriétaires. Inspirée d’un modèle en développement en Angleterre, cette attestation pourrait être délivrée par des professionnels, ingénieurs ou architectes, et viendrait confirmer qu’un bâtiment est apte à résister à une inondation, à limiter les dommages et à demeurer habitable ou réparable.
Par ailleurs, bien qu’elle salue la mise en place d’un comité technique de suivi, la députée critique l’absence de mécanisme de contestation des cartes de zones inondables pour les citoyens. Selon elle, ce refus du ministre prive les propriétaires d’un droit fondamental. Elle rappelle que le Protecteur du citoyen a déjà formulé cette recommandation, et se dit prête à collaborer avec le ministre Charette pour évaluer cette possibilité d’ici l’entrée en vigueur des nouvelles cartes en mars 2026.
«Au fil du temps, nos villes et villages se sont construits le long des cours d’eau. Cela fait partie de notre histoire. On ne peut pas aujourd’hui abandonner les riverains sans leur donner les moyens nécessaires de protéger leurs habitations et ainsi faire face adéquatement aux changements climatiques,» a affirmé Virginie Dufour. Elle estime que la reconnaissance de la résilience des bâtiments doit devenir un levier de protection autant pour les citoyens que pour leurs municipalités.
Elle a aussi dénoncé ce qu’elle considère comme une tactique de diversion de la CAQ, en soulignant que cette annonce majeure est survenue au même moment que le dévoilement du tracé du troisième lien à Québec. Une stratégie, dit-elle, qui nuit à la clarté de l’information transmise au public.