C’est derrière le Centre jeunesse de l’Estrie, rue Dufresne à Sherbrooke, qu’un espace bien spécial vient d’être inauguré. Pensé pour les visites supervisées entre enfants et parents, ce nouveau parc, coloré et chaleureux, a été conçu pour favoriser des moments apaisants, loin du cadre institutionnel habituel. Une annonce attendue depuis 2021.
Ce projet, porté par les équipes du CIUSSS de l’Estrie – CHUS et rendu possible grâce à la Fondation du Centre jeunesse de l’Estrie, marque un changement de ton : ici, le jeu redevient un jeu d’enfant. Tables de pique-nique, modules de jeu, verdure et coin détente offrent un cadre qui apaise les tensions souvent associées aux visites supervisées.
«Le lieu respire déjà le bien-être. On voit des enfants sourire, jouer, pendant que les parents partagent un moment sans stress. C’est exactement ce que l’on souhaitait», souligne Stéphane Tremblay, PDG du CIUSSS de l’Estrie – CHUS.
Selon Stéphanie Jetté, directrice de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), les visites supervisées sont souvent ordonnées par un juge dans des contextes où la sécurité de l’enfant est en jeu. L’objectif est de permettre au parent de parfaire ses capacités parentales, dans un environnement contrôlé et sécuritaire. Le nouveau parc vient réduire la charge émotionnelle associée à ces rencontres.
«Dans certains cas, renouer avec un parent n’est pas simple. Le fait de le faire dans un espace ludique, adapté et accueillant peut faire toute la différence», explique Mme Jetté.
Ce projet a aussi pu voir le jour grâce à l’implication du Groupe Beaucage, qui a contribué financièrement de manière significative. «C’est naturel pour nous de redonner à la communauté. Ce parc rejoint profondément nos valeurs familiales», a affirmé Marie-Ève Beaucage, présidente du groupe.
La Fondation du Centre jeunesse de l’Estrie a également souligné la générosité de nombreux autres partenaires: Gératek, Carpell, la Fondation Bon Départ, Canadian Tire, Robert Pothier, Carrière Saint-Dominique, Clôtures DB et Paysage Florentin. Ensemble, ils ont permis de créer un lieu à la fois rassurant et stimulant.
Si l’inauguration du parc est une bonne nouvelle, d’autres enjeux persistent à la DPJ en Estrie. Même si les signalements d’enfants en danger sont en légère baisse (-8,3% en 2024-2025), les délais pour traiter les dossiers demeurent préoccupants: 116 jours d’attente en moyenne pour une évaluation non urgente, alors que la moyenne provinciale est de 36 jours. Actuellement, 186 signalements sont en traitement dans la région.
Malgré tout, pas de nouvelles unités de débordement prévues à court terme. «L’objectif est de fermer celles qui avaient été ouvertes, grâce à une meilleure collaboration avec les autres directions cliniques», soutient Stéphanie Jetté.
Écoutez le dossier du journaliste Jean-François Desaulniers