C’est une transaction majeure qui a récemment secoué le monde industriel estrien. L’entreprise Motrec, fleuron sherbrookois dans la fabrication de véhicules électriques, vient d’être acquise par Norea Capital, un important gestionnaire indépendant en placement privé. Fondée en 1998, Motrec s’est imposée au fil des années comme un acteur incontournable dans son domaine, travaillant notamment avec de grands noms internationaux tels que Stellantis, Tesla, Honda, Ford, ainsi qu’Hydro-Québec.
L’annonce officielle ce matin confirme que le siège social de Motrec restera fermement ancré à Sherbrooke, plus précisément sur le boulevard de Portland. Un soulagement pour la communauté locale, qui voit ainsi cette entreprise poursuivre son développement sans relocalisation, un signal fort quant à l’importance de Sherbrooke comme pôle industriel.
Une acquisition stratégique au cœur d’un marché en pleine effervescence
Le montant exact de la transaction n’a pas été rendu public, mais Norea Capital se présente comme un investisseur majeur avec un portefeuille d’actifs s’élevant à 560 millions de dollars. Cette acquisition représente le 20e placement important dans leur réseau d’entreprises, qui comprend notamment Filgo Sonic et Point S.
Motrec jouit d’une position stratégique sur le marché nord-américain, où 71% de ses exportations se dirigent vers les États-Unis. La société bénéficie d’une couverture tarifaire grâce à l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM), ce qui lui confère un avantage concurrentiel face aux bouleversements commerciaux actuels.
Rodier Grondin, récemment nommé président-directeur général, apportera son expérience et son dynamisme pour mener l’entreprise vers de nouveaux sommets. Originaire de la Beauce, il a dirigé Bateaux Princecraft, une autre entreprise québécoise majeure, et fait partie du réseau d’affaires de Norea Capital.
Un nouveau PDG prêt à relever les défis
«Motrec est un parfait exemple de savoir-faire canadien, avec une équipe et des véhicules électriques qui font la différence dans le marché», explique Rodier Grondin. «J’ai très hâte de me joindre à cette organisation et d’aider à écrire la prochaine page de son histoire.»
Il succède à Blair McIntosh, dont la direction a permis à Motrec de quadrupler ses revenus et de s’implanter solidement dans l’industrie des véhicules spécialisés électriques, notamment ceux destinés aux secteurs automobile, industriel et même aéronautique.
Une relation solide avec Stellantis et des ambitions internationales
Parmi les nouvelles concrètes qui rassurent les employés et les partenaires, Motrec vient de ratifier un important contrat de distribution de deux ans avec Stellantis, un géant de l’automobile. Ce partenariat assure un volume d’affaires significatif pour les prochaines années et témoigne de la confiance accordée à la qualité des produits et de la technologie développée à Sherbrooke.
Rodier Grondin souligne également que Motrec vise à étendre sa présence sur d’autres marchés, notamment par le biais d’acquisitions hors Québec. «Nous envisageons de renforcer notre portefeuille en Amérique du Nord, mais aussi d’explorer des opportunités en Amérique du Sud et au Moyen-Orient», précise-t-il.
Si le contexte commercial international reste incertain, notamment en raison des renégociations d’accords commerciaux et des tensions tarifaires, Motrec semble bien positionnée pour saisir les opportunités. L’entreprise fabrique des véhicules électriques variés, allant des tracteurs industriels aux petits véhicules de remorquage, qui équipent notamment des aéroports et des chaînes de montage dans seize pays.
La majorité des fournisseurs étant locaux ou canadiens, l’entreprise bénéficie d’une chaîne d’approvisionnement relativement protégée, un avantage non négligeable face aux perturbations mondiales.
Une croissance soutenue à Sherbrooke
Avec un effectif d’environ 90 employés travaillant dans une usine moderne de 70000 pieds carrés, Motrec est un employeur clé dans le parc industriel sherbrookois. Les perspectives d’ajout de quarts de travail et d’agrandissement de l’usine témoignent d’une croissance durable et d’une volonté de renforcer la capacité de production pour répondre à la demande croissante.
Avec cette acquisition par Norea Capital et l’arrivée de Rodier Grondin à la direction, Motrec entre dans une nouvelle phase de son développement, alliant stabilité locale et ambitions internationales.