Le Protecteur du citoyen a dévoilé aujourd’hui son rapport annuel 2024-2025, soulevant des enjeux criants dans le réseau de la santé et des services sociaux. Le constat est clair : malgré le dévouement du personnel, la surcharge de travail nuit gravement à la qualité de l’écoute envers les patients et leurs proches.
«Ce n’est pas par mauvaise volonté, mais l’humain passe souvent en second plan», explique Dave Charland, vice-protecteur à l’intégrité publique. Il cite le cas d’une patiente à qui l’on avait dit de revenir si sa douleur empirait, mais qui s’est fait rabrouer lorsqu’elle est retournée au triage. Ce type d’attitude, note le rapport, est symptomatique d’un réseau débordé où la communication devient la première victime.
Autre lacune : les proches aidants, bien que essentiels, sont encore trop souvent mis de côté. Le rapport insiste sur leur intégration dans les soins, surtout auprès des personnes âgées ou vulnérables.
Le Protecteur souligne aussi un nouveau volet de son mandat: la protection des lanceurs d’alerte. Depuis l’adoption d’une nouvelle loi en novembre 2024, son bureau peut désormais offrir médiation, représentation juridique et enquêtes pénales en cas de représailles. Une hausse de 70% des divulgations a d’ailleurs été enregistrée.
«On veut que les citoyens sachent qu’ils peuvent nous faire confiance. Les lanceurs d’alerte ne sont pas des trouble-fêtes, ce sont des alliés», conclut Dave Charland.
Écoutez l'entrevue accordée aux animateurs Steve Roy et Valérie St-Jean.