L'entreprise de dirigeables Flying Whales a obtenu un feu vert important en France, qui vient concrétiser sa volonté d'y construire sa première usine dès 2026. Flying Whales, qui se trouve une nouvelle fois en levée de fonds, espère que ce développement en France puisse calmer certains doutes au sujet du projet au Québec.
À la mi-septembre, une commission d'enquête publique française qui s'était penchée sur le projet d'usine de Flying Whales à Laruscade, non loin de Bordeaux, a remis un avis favorable à celui-ci. Autrement dit, Flying Whales peut aller de l'avant avec la construction de sa première usine en France, 13 ans après la naissance de la compagnie.
Plus de 1000 avis ont été reçus par la commission d'enquête, la majorité positifs. Les principales critiques portaient sur l'environnement, mais la commission a jugé que les bénéfices de décarbonisation du transport offerts par les dirigeables surpassaient les risques de déboiser le terrain qui accueillera l'usine.
Si l'aventure Northvolt, entre autres projets plus difficiles pour le gouvernement, en a refroidi plusieurs par rapport aux grands projets prévus au Québec, Flying Whales souhaite absolument se distancier de cette image.
L'entreprise s'était défendue de ce comparatif en mai, lors de l'annonce du choix de Sherbrooke pour accueillir son usine québécoise, mais les avancées que le projet a connu en France dans les dernières semaines aideront l'entreprise à pousser cet argumentaire en le rendant plus concret, souligne Vincent Guibout, président de Flying Whales Québec et vice-PDG de Flying Whales.
«Je pense que ça peut aider la perception», dit-il, listant certaines différences entre son projet et celui de Northvolt, dont l'absence de compétition dans le domaine des dirigeables.
Flying Whales se retrouve en levée de fonds en ce moment, sollicitant ses partenaires privés et publics, dont fait partie le gouvernement du Québec. En date d'aujourd'hui, Québec a investi 75 millions dans la filiale québécoise du projet. Globalement, la compagnie a déjà levé 300 millions d'euros, donc environ 485 millions de dollars canadiens, sur un budget total de 450 millions d'euros, donc 730 millions de dollars canadiens.
L'usine de Laruscade, qui pourrait assembler ses premiers dirigeables dans un peu moins de deux ans, servira de modèle pour celle de Sherbrooke. Dans l'intervalle, les études techniques et environnementales ont débuté au site de l'aéroport. Il s'agit de la première étape du projet.
Si Flying Whales semble susciter un grand enthousiasme chez nos cousins, notamment chez le maire de Laruscade et le président du regroupement des communes de la Haute-Gironde, qui se sont exprimés dans certains médias français, Vincent Guibout assure que la collaboration avec Sherbrooke et Cookshire-Eaton est très bonne.
Écoutez le dossier d'Anthony Ouellet