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La chronique politique de Philippe Léger

Stellantis quitte l'Ontario: le début d'une catastrophe économique au Canada?

Stellantis quitte l'Ontario: le début d'une catastrophe économique au Canada?
La chronique politique de Philippe Léger / Cogeco Média

Le Canada traverse-t-il une crise industrielle majeure? C'est la question qui plane au-dessus des négociations tarifaires avec les États-Unis après l'annonce troublante de Stellantis. La multinationale automobile a choisi l'Illinois plutôt que l'Ontario pour la production du Jeep Compass, mettant en suspens un projet d'usine qui devait créer 3000 emplois . Une décision aux répercussions potentiellement catastrophiques pour l'économie canadienne déjà ralentie.

Dans l'émission «Que l'Estrie se lève», l'animateur Jean-Sébastien Hammal et le chroniqueur Philippe Léger décortiquent les enjeux de cette escalade. Le gouvernement canadien, sous la direction de Mark Carney, se retrouve pris dans un engrenage complexe, où l'incertitude générée par les menaces de tarifs douaniers de Donald Trump pousse les entreprises à délocaliser leur production vers le sud de la frontière.

Historiquement, le marché nord-américain a été perçu comme un espace économique commun par les constructeurs automobiles. Cependant, l'arrivée des tarifs douaniers de Trump change la donne. Ces mesures visent clairement à «ramener la production industrielle aux États-Unis, notamment automobile», et elles commencent à fonctionner. En choisissant les États-Unis, Stellantis évite de payer des taxes coûteuses sur chaque véhicule traversant la frontière, maximisant ainsi ses profits.

L'enjeu va bien au-delà des simples pertes d'emplois. Il s'agit d'une menace à la stratégie d'immigration économique du Canada. Comme le soulève l'analyse, la perte de 3000 emplois à Brampton, une ville ayant accueilli de nouvelles vagues d'immigrants, crée un problème social et économique profond. «Si tu as fait venir des travailleurs pour des usines [...] et que ces emplois-là sont perdus, sont délocalisés. Ça crée pas mal de problèmes, là», explique Philippe Léger.

Devant cette situation, le gouvernement libéral et Mélanie Joly sont contraints de riposter, notamment en brandissant des menaces de poursuites contre Stellantis, le Canada ayant investi des fonds publics dans le projet de modernisation de l'usine ontarienne. Le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, a d'ailleurs lancé un avertissement cinglant à Mark Carney, l'appelant à adopter une approche plus musclée face aux Américains.

La question de la stratégie canadienne est au cœur du débat : faut-il continuer à «flatter dans le sens du poil» Donald Trump ou adopter une approche d'affrontement, malgré un rapport de force difficile? Le Canada a investi des milliards en subventions pour maintenir ces industries sur son territoire, comme ce fut le cas en 2009 et récemment avec la course aux batteries. Pourtant, ces entreprises, cherchant avant tout le profit, semblent prêtes à partir.


Écoutez l'analyse complète maintenant pour comprendre si l'approche diplomatique de Mark Carney est en train d'échouer et quelles sont les options réelles du Canada pour faire face à Donald Trump.

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