En cette Journée mondiale du don d’organes et de la greffe, l'émotion était palpable à la Cathédrale de Sherbrooke lors d'une cérémonie soulignant l'engagement vital des donneurs, des greffés et de leurs familles.
Le ministre Ian Lafrenière et la lieutenante gouverneure générale Manon Jeannotte étaient présents pour rendre hommage à cet élan de générosité, marquant la première année où Transplant Québec coordonne le système unique de transport d'organes au Québec.
Un rôle crucial pour les policiers estriens
Saviez-vous que les corps policiers, incluant le Service de police de Sherbrooke, jouent un rôle de premier plan dans le succès des greffes? Loin des enquêtes, ces agents réalisent bénévolement des milliers de transports d'organes d'urgence. Le lien entre les forces de l'ordre et le don d'organes est une spécificité québécoise en place depuis 1987. Sylvain Lavigne, directeur chez Transplant Québec, explique que cette collaboration est un gain majeur en efficacité: «Les policiers, juste en 2024, ont fait des transports d'organes 764 fois.»
Malgré l’efficacité du système et un taux de référence parmi les meilleurs au Québec (13,2 dons par 100000 habitants en Estrie), la liste d'attente demeure importante, avec 31 personnes en Estrie attendant un organe, principalement un rein.
Des témoignages qui secouent
Derrière les statistiques se cachent des histoires d'attente et d'espoir. Jean-Sébastien Hammal a partagé le récit poignant d’Andrée-Ann Lemay-Laroche, une femme de Val-des-Sources greffée du rein. Elle a reçu l’appel tant espéré en avril 2025, pour ensuite faire face à une angoissante attente causée par la rareté des chirurgiens spécialisés en Estrie.
Autre témoignage percutant: celui de Marie-Noëlle Gattuso de Sherbrooke. Sa mère, victime d'un anévrisme en 2018, n'avait pas signé sa carte. La décision de faire don de ses organes (rein, foie, pancréas, poumons et tissus) est alors revenue à sa famille. Marie-Noëlle insiste sur l'importance de discuter de ses intentions de son vivant, un geste qui a permis à sa mère de sauver cinq vies.
Pas d'âge pour donner la vie
L'idée qu'il existe un âge limite pour le don est une croyance populaire tenace. Pourtant, les statistiques de Transplant Québec sont éloquentes: «Le donneur de foie le plus âgé au Québec avait 92 ans.» À l'autre extrémité, le plus jeune donneur enregistré était un nouveau-né de seulement 48 heures!
L'enjeu est clair: signez votre carte d'assurance maladie, inscrivez-vous aux registres officiels et, surtout, parlez-en à vos proches. Le consentement familial demeure le pivot de ce don de vie essentiel.
Le transport d'organes en bref
- 764 transports d'organes ont eu lieu en 2024.
- Entre 1987 et 2024, il y a eu* :près de 26 000 transports d'organes d'urgence effectués par les organisations policières à travers le Québec
- Environ 44 000 heures de bénévolat de conduite d'urgence
- Près de 2 500 000 kilomètres parcourus en conduite d'urgence
Les faits saillants en un coup d'œil (2024)
- 1116 références pour don d'organes ont été faites à Transplant Québec.
- 856 personnes étaient inscrites sur la liste d'attente unique gérée par Transplant Québec (au 31 décembre).
- 551 personnes ont pu être transplantées au Québec grâce à la générosité des donneurs décédés et leur famille.
- Le temps d'attente est au plus bas de son histoire pour les personnes transplantées de poumons et du cœur avec une moyenne respective de 49 jours et de 156 jours.
- 206 donneurs décédés au Québec ont permis de transplanter 644 organes.
SOURCE: Transplant Québec