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Le dossier de Jean-François Desaulniers

L'agrandissement du parc du Mont-Orford suscite encore des questions

L'agrandissement du parc du Mont-Orford suscite encore des questions
Le dossier de Jean-François Desaulniers / Cogeco Média

Lundi matin, le gouvernement du Québec a officialisé l’agrandissement du parc national du Mont-Orford, une annonce très attendue depuis plusieurs années.

La ministre du Sport, Isabelle Charest, et le ministre de l'Environnement, Bernard Drainville, étaient présents pour confirmer l'extension de ce territoire naturel, passant de 60 à près de 110 kilomètres carrés. L’agrandissement se fera en trois phases jusqu’en 2034, avec un investissement prévu de 39 millions pour l’acquisition des terrains.

Le projet prévoit l'ajout de 34 kilomètres de sentiers de randonnée pédestre et 12 kilomètres de pistes cyclables supplémentaires, augmentant ainsi l'offre déjà existante dans le parc. Toutefois, plusieurs questions demeurent concernant l'impact de ce développement sur l'environnement.

Bien que l'agrandissement du parc soit une bonne nouvelle pour les amoureux de la nature et les randonneurs, la croissance du tourisme dans cette région suscite des inquiétudes parmi les écologistes et les élus locaux, notamment en ce qui concerne les 35 espèces protégées qui y vivent. La crainte de voir une perte de biodiversité est bien présente.

Conciliation des usages et préservation de la biodiversité

Lors des audiences du Bureau d'audiences publiques en environnement (BAPE), des questions cruciales ont été soulevées, notamment la compatibilité des différents usages dans le parc. Le tourisme devrait augmenter, mais comment gérer l'impact de la chasse, du quad, du camping sauvage et des autres activités récréatives sur la faune et la flore locales? Des préoccupations existent aussi quant à la préservation du lac Montjoye, un des rares lacs de la région exempt d'espèces envahissantes. Pour l'instant, aucune nouvelle station d'embarcation n’est prévue, mais des mesures de vigilance seront mises en place pour éviter la contamination du lac.

Un autre point de friction est l’intégration du lac Larouche au parc. Bien que le BAPE ait recommandé son inclusion, ce plan se heurte à la propriété privée de l’entreprise Bombardier, qui utilise le lac pour des essais de véhicules récréatifs. Le gouvernement a cependant obtenu un droit de premier refus en cas de vente du lac par la famille Bombardier, mais l’issue de cette négociation reste incertaine.

Le camping: un projet remis à plus tard

Un autre élément important du projet initial, le camping, ne sera pas inclus dans cette première phase de l’agrandissement, contrairement à ce qui avait été prévu dans le projet de 125 millions de dollars. La question se pose, ce retard est-il dû à des coupes budgétaires ou simplement à des délais logistiques? Le ministre Drainville a souligné que le projet complet est toujours en plan, mais qu’il a été ajusté pour tenir compte des réalités du moment.

Réactions des élus et des citoyens

Si l’agrandissement du parc semble largement soutenu, des voix dissidentes se font entendre. Des maires, notamment ceux du canton d'Orford, expriment des craintes quant à l'augmentation des usages, notamment la motoneige et les quads, et au développement futur de la randonnée pédestre et du cyclisme. Des préoccupations qui seront suivies de près, car elles impliquent aussi un besoin accru de surveillance et de pouvoirs renforcés pour les agents de la Sépaq, afin de prévenir tout abus et garantir le respect de l'environnement.

Des figures historiques de la lutte pour la préservation du Mont-Orford, comme Robert Benoit, ancien député et membre de SOS Orford, ainsi que Gisèle Lacasse, se sont réjouis de l’annonce. Ces derniers soulignent l'importance de protéger ce territoire pour les générations futures, insistant sur la nécessité de préserver le caractère unique du parc et d’assurer un développement durable.

Un équilibre délicat à trouver

L’agrandissement du parc du Mont-Orford représente une avancée importante, mais les défis liés à sa gestion et à sa préservation sont loin d’être résolus. Comment concilier les besoins de conservation, la croissance du tourisme, et la diversité des usages dans ce parc unique?

Il faudra surveiller de près les prochaines étapes de ce projet pour s'assurer qu'un équilibre harmonieux soit trouvé entre la préservation de l’environnement et les attentes des différents acteurs.


Écoutez le dossier du journaliste Jean-François Desaulniers.

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