Le problème d'échange d'informations entre les différents partenaires du monde carcéral est décrié depuis plusieurs années.
Plusieurs partenaires sont impliqués, fait remarquer Mathieu Lavoie, président national du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec, invité à commenter le rapport d’un coroner concernant un manque de communication entre des agents du Service de police de Sherbrooke et de la prison de Sherbrooke dans le cas du suicide d’un détenu laissé sans surveillance.
«Nos systèmes informatiques ne se parlent aucunement. On a des endroits où on fonctionne des fois encore avec des fax», déplore M. Lavoie, lors de l’émission Que l’Estrie se lève, vendredi matin.
«Il y avait eu plusieurs recommandations. Il y a encore beaucoup de choses à faire; le manque d'échange, d'information, de communication. Souvent, il y a beaucoup de personnes interposées qui vont s'échanger de l'information. En bout de ligne, quand elles arrivent à la prise en charge de la personne, c'est là qu'on se rend compte qu'il y a un manque.»
Santé mentale
En août 2022, l'homme de 30 ans a mis fin à ses jours. Il était reconnu pour sa consommation d'alcool et d'amphétamine, ainsi que pour ses troubles psychotiques et anxieux.
Selon le rapport du coroner Richard Drapeau, l’agent correctionnel responsable d’évaluer les risques suicidaires à la prison n’aurait donc pas consulté toutes les informations pertinentes lors de son évaluation.
Les agents correctionnels ont régulièrement affaire à des personnes souffrant de problèmes de santé mentale, ajoute M. Lavoie, mais l’information sur les risques de suicide et sur la surveillance en tout temps doit circuler.
«On arrive dans le problème des infrastructures où on n'a pas nécessairement de place pour les surveiller en tout temps. Ça, c'est un autre volet», dit-il.
«Il y a aussi toute la question de la formation des services correctionnels. Ça fait des années qu'on coupe dans la formation, qu'on coupe dans la formation continue. Quand on tombe en restrictions budgétaires, en restrictions d'effectifs, on coupe dans les mises à niveau de formation et on les reporte dans le temps aux calendes grecques. C'est une problématique.»
Écoutez l’entrevue accordée à Jean-Sébastien Hammal.