Corinne Cadoret, une infirmière de l'Estrie, est toujours sans nouvelles de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) à la suite de l'imposant vol de données des derniers jours.
On y trouve des listes de membres, des numéros d’assurance sociale et des permis de conduire, rappelons-le. Ces données se sont possiblement retrouvées sur le dark web.
L'OIIQ se montre très peu bavarde et procède par échanges de courriels, mais la grogne est très grande chez plusieurs de ses membres, dit-elle..
Mme Cadoret, qui ignore combien d'infirmières seraient touchées dans la région, exprime son inquiétude et celle de ses collègues.
Recours collectif
Malgré la promesse de l'Ordre de communiquer rapidement avec les personnes concernées, les membres n'ont reçu que peu d'informations et certains envisagent un recours collectif, ajoute Corinne Cadoret.
Les infirmières et infirmiers du Québec, au nombre de 80 000, sont préoccupés par la protection de leurs données et l'absence de suivi concret de la part de l'Ordre.
«J'aimerais qu'éventuellement on ait un courriel qui dit que l’ordre payer Équifax pendant un minimum de cinq ans», a-t-elle mentionné lors de l’émission Midi Actualité.
«Présentement, il y a certains membres qui ont reçu des courriels de l'Ordre disant qu’on pouvait aller sur le site s'inscrire gratuitement pour bloquer notre crédit. Mais, il n'y a pas de suivi comme tel. Il n’y a rien du tout. C'est juste d’aller bloquer notre crédit.»
«Web clandestin»
Sur le site web de l'OIIQ, on a ajouté que «le 23 avril, un échantillon de fichiers a circulé sur le «web clandestin». L’OIIQ et ses experts s’affairent à récupérer les informations et en analysent le contenu. L’OIIQ s’engage à communiquer le plus rapidement possible avec toute personne concernée par cette situation et à prendre toutes les précautions requises en conformité avec le cadre applicable», note-t-on.
«Un plan de continuité des affaires est actuellement en déploiement pour nous assurer du maintien de la protection du public et des services à nos différentes clientèles.»
On ajoute qu'une ligne téléphonique de l’OIIQ fonctionne en intermittence et son site Web devrait être réactivé dans les prochains jours.
L'Ordre donne ensuite une liste d'adresses de courriels permettant de la joindre en fonction des différents besoins des membres.
Écoutez l’entrevue accordée à Martin Pelletier.