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Le dossier de Jean-François Desaulniers

Un virage audacieux pour le développement industriel à Sherbrooke

Un virage audacieux pour le développement industriel à Sherbrooke
Le dossier de Jean-François Desaulniers / Cogeco Média

Sherbrooke s’apprête à franchir une étape charnière dans son développement économique. Mardi soir, au conseil municipal, les élus ont adopté la version finale d’un document qui pourrait bien redéfinir l’avenir industriel de la ville: la Politique de développement industriel et technologique. Au cœur de cette politique, un mot revient avec insistance: régénération.

Adopté mardi soir au conseil municipal, ce document marque une inflexion importante dans la vision de croissance de la Ville, en misant désormais sur des principes d’économie régénérative.

Une réponse à la rareté des terrains industriels

Sherbrooke fait face à un défi de taille: la pénurie de terrains industriels disponibles. Avec un taux de vacance estimé à seulement 4%, certains parcs industriels sont presque saturés: dans le parc industriel il ne reste que 5,3% de superficie vacante sur plus de 5 millions de mètres carrés, seulement 6,6% de terrains vacants dans le Technoparc, 13,9% dans le parc Gene H Kruger de Bromptonville. 

La nouvelle politique axera sur la mutualisation de terrains déjà occupés, l'incubation et accélération et la revitalisation de certains espaces qui étaient jadis utilisés et qui pourrait servir à de nouvelles industries.  

La ville privilégiera une approche régénérative non pas sur une approche plus traditionnelle.   

On identifie des principes clés pour le développement économique futur:  le concept de valeur ajoutée,  la valeur qui est additionnée à chaque étape de la production et de la distribution d’un bien et la transversalité, un fournisseur peut servir des entreprises de plusieurs filières et on voit plusieurs exemples en sciences quantiques entre autres. 

La conseillère Annie Godbout a travaillé sur cette politique avec l'actuelle présidente de la Commission du développement économique Christelle Lefevre.

Dans ce contexte, la Ville n’a d’autre choix que de «faire mieux avec l’existant», selon les termes d’Annie Godbout, conseillère municipale et membre de la Commission du développement économique. Cela passe notamment par la mutualisation des terrains et la densification des installations. «Est-ce qu’on ne pourrait pas rapprocher certains bâtiments de la rue, construire en hauteur ou mutualiser les stationnements?», a illustré Jean-François Desaulniers.

Au-delà des aménagements physiques, la nouvelle politique introduit un concept émergent : l’économie régénérative. «C’est une politique qui vise à réparer, régénérer et inspirer», a expliqué Annie Godbout. L’idée est de proposer une prospérité qui dépasse la simple croissance, en intégrant des pratiques durables, responsables et collectives.

Cette approche implique notamment de protéger les milieux naturels sensibles, comme les zones humides, et d’éviter l’étalement urbain en valorisant les friches industrielles à proximité, notamment en bordure de la rivière Magog. Ces espaces, bien qu’inutilisés, représentent un potentiel de redéveloppement si des efforts de décontamination sont entrepris.

Une politique ambitieuse, mais attendue

La Ville a identifié des créneaux porteurs pour les prochaines années: le manufacturier innovant, les micro-nanotechnologies, les sciences de la vie, les technologies propres, les sciences quantiques: ces entreprises à Sherbrooke représentent 22173 emplois et plus de 710 entreprises.  

Tout cela avec le travail du Service de développement économique et Entreprendre Sherbrooke avec une vision intégrée de l'environnement comme l'explique la présidente de la Commission de l'aménagement du territoire Geneviève La Roche. «Le territoire n'est pas extensible, on doit travailler d'une autre façon. Ce qu'on nous propose ici. Ambitieux mais très créatif et très en phase aussi avec le travail qui se fait au niveau du plan d'urbanisme», a-t-elle expliqué.

Le lancement officiel de cette politique aura lieu vendredi. Il promet d’alimenter les discussions, tant chez les acteurs économiques que les citoyens. Comme le rappelle Jean-François Desaulniers, ce n’est plus le moment d’agir comme si on avait de l’espace à revendre. «On ne pourra pas éternellement repousser les limites de notre périmètre urbain», conclut-il. Le ton est donné: Sherbrooke entre dans une ère de transformation où chaque décision comptera — pour l’environnement, pour l’économie, et pour les générations à venir.

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