Plus de 70000 Québécois, dont une Sherbrookoise de 80 ans, pourraient recevoir entre 24000$ et 100000$ dans le cadre d’un recours collectif historique contre les compagnies de tabac. La période de réclamation s’est ouverte le 29 août et s’étendra sur une année. Il s’agit d’une première étape concrète vers l’indemnisation, après plus de trois décennies de procédures judiciaires.
La période de réclamation, ouverte depuis le 29 août 2025, s’étendra sur une année. Ce règlement découle d’un jugement forçant les cigarettiers à verser 4,25 milliards $ aux victimes au Québec, dans un recours entamé il y a plus de 30 ans.
Parmi les conditions : avoir reçu un diagnostic de cancer du poumon, de la gorge, du larynx ou d’emphysème avant 2012, et avoir fumé au moins 85 600 cigarettes entre 1950 et 1998.
La Sherbrookoise Micheline Fillion, 80 ans, atteinte d’un cancer du poumon, attend depuis 2019: «J’espère que les victimes recevront leur dû et que l’argent ne sera pas trop charcuté.»
«J’ai été opérée, on m’a enlevé un lobe du poumon. Je reçois des messages textes de Proaction, mais on ne sait pas encore combien on va recevoir, ni quand. J’espère que ça ira aux victimes et pas seulement aux avocats ou au gouvernement»
Elle s’inquiète aussi du manque de mesures de prévention face au tabac et au vapotage, particulièrement chez les jeunes: «Ils en vendent encore aux enfants. On dirait que les compagnies n’ont pas appris leur leçon.»
Des critiques sur l’absence de mesures de santé publique
La Coalition pour le contrôle du tabac dénonce également que l’entente ne prévoit aucune obligation pour l’industrie de réduire sa promotion ou de changer ses pratiques de marketing.
«L’industrie s’en sort bien. Les paiements se feront sur 40 ans, et rien ne les empêche de continuer à recruter des consommateurs, surtout parmi les jeunes. C’est un rendez-vous manqué pour la santé publique», affirme Florie Duca, co-directrice de la Coalition.
Les réclamations doivent être soumises via le site recourstabac.com. Aucun chèque n’a encore été émis, mais les dossiers sont en cours de traitement par l’organisme Proaction.
Écoutez le dossier du journaliste Jean-François Desaulniers.