La grève en cours chez Postes Canada pourrait avoir des conséquences inattendues mais lourdes de sens sur le plan démocratique. À un peu plus d’un mois des élections municipales prévues le 2 novembre prochain, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) tire la sonnette d’alarme, si le conflit de travail persiste, c’est tout le processus électoral qui pourrait être compromis.
Invité à réagir, Guillaume Tremblay, président de l’UMQ et maire de Mascouche, rappelle que la loi québécoise oblige toutes les municipalités de 20000 habitants et plus à faire parvenir par la poste deux avis aux électeurs. Le premier sert à vérifier l’exactitude des informations sur la liste électorale ; le second précise le lieu de vote. «Pour certains citoyens, notamment les personnes âgées ou à mobilité réduite, ces cartons sont la seule façon d’être informés de la tenue des élections», souligne M. Tremblay.
C’est pourquoi l’UMQ demande que la livraison de ces avis soit reconnue comme un service postal essentiel, au même titre que les chèques de prestations sociales. Une entente rapide entre Postes Canada et le Syndicat canadien des postes est donc jugée cruciale pour assurer le respect de l’exercice démocratique.
Interrogé sur l’éventualité d’un plan B, le président de l’UMQ renvoie la balle à la ministre des Affaires municipales, rappelant que les modalités sont encadrées par la loi. Quant à l’idée du vote électronique, souvent évoquée comme une alternative moderne, M. Tremblay admet qu’il faudra y réfléchir sérieusement pour l’avenir, tout en rappelant les défis liés à la protection des données personnelles.