La candidature comme conseiller municipal du sympathisant des Hells Angels Sylvain Vallée pourrait être un acte de visibilité délibéré des motards.
Roger Ferland, ex-policier et enseignant au Collège Garneau, explique que l’appartenance à un club supporter des Hells n’est pas un crime, mais soulève des questions sur l’influence potentielle et les valeurs représentées.
Vallée, membre des Gitans de Sherbrooke, des proches des Hells Angels, se présente comme conseiller municipal à Cookshire-Eaton pour l’élection du 2 novembre.
Les motards s’affichent, mais préfèrent demeurer discrets pour ne pas avoir mauvaise presse, ajoute M. Ferland, invité lors de l’émission L’Estrie Aujourd’hui.
Mardi avant-midi, Sylvain Vallée a fermé sa page Facebook, a pu constater le 107,7 Estrie.
«Ils n’aiment pas ça quand ça leur fait tort, comme ça va le faire en ce moment. Mais regardez à quel point les Hells Angels eux-mêmes s'affichent officiellement à la grandeur du monde. Ils affichent clairement le club et leurs clubs-écoles qui sont leurs supporters. Mais sauf quand ça fait une mauvaise presse. À ce moment-là, on va dire au gars: “Qu'est-ce que t'as fait là?” Mais à l'inverse, ils en ont besoin parce que ça leur fait énormément de publicité.»
Les Gitans, un club sympathisant, est surveillé par la police, ajoute M. Ferland. Ses membres collaborent avec les Hells Angels lors de différents événements.
Le Parti québécois dénonce la candidature d’un homme lié aux Gitans
Le Parti québécois réagit à la candidature de Sylvain Vallée, un homme ayant confirmé ses liens avec les Gitans de Sherbrooke, groupe associé au crime organisé, qui brigue un poste de conseiller municipal dans la municipalité de Cookshire-Eaton, en Estrie.
Sur la plateforme X, Pascal Paradis, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de justice pour le Parti québécois, a exprimé son indignation face à cette candidature. «Il est inacceptable qu'un candidat confirmant lui-même ses liens avec un groupe criminel organisé brigue un poste de conseiller municipal», a-t-il écrit.
M. Paradis reconnaît toutefois que la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités ne prévoit pas ce type de lien comme un motif d’inégibilité ou d’inhabilité à se présenter en politique municipale. En d'autres mots, aucun empêchement légal ne s’oppose actuellement à la candidature de M. Vallée.
Il souligne néanmoins l'importance du rôle des médias dans cette situation: «Les médias ayant révélé ces liens, les électeurs pourront faire un choix éclairé», ajoute-t-il.
Cette sortie du Parti québécois relance le débat sur les critères d’éligibilité à la vie politique municipale et sur les moyens légaux à la disposition des autorités pour contrer l’infiltration potentielle du crime organisé dans les institutions démocratiques locales.
Écoutez l’entrevue accordée aux animateurs Steve Roy et Valérie St-Jean.