Le gouvernement du Québec s'apprête à dégainer l'arme ultime, la loi spéciale, après le rejet catégorique de son offre finale par les fédérations de médecins spécialistes. Lucien Bouchard, qui agit à titre de négociateur pour les médecins, a même qualifié cette situation de «déclaration de guerre.»
Dans son commentaire politique, l'analyste Philippe Léger partage son point de vue sans détour avec Jean-Sébastien Hammal, déclarant être «assez en accord avec le gouvernement Legault» sur le principe du recours à une loi spéciale. Pour M. Léger, c'est une prérogative légitime du gouvernement face à une impasse que des mois de négociations n'ont pu résoudre.
La pomme de discorde principale? La volonté du gouvernement de lier 15% de la rémunération des médecins à des critères de performance, une mesure jugée «irréconciliable» par les fédérations. Léger insiste sur l'importance de cette réforme: «S'il peut pas revoir le mode de rémunération des médecins quand on leur donne plusieurs milliards de dollars en rémunération par année, il y a un problème au Québec.» Il rappelle que lier une partie de la rémunération à des objectifs de performance, comme la prise en charge de patients ou la satisfaction, n'est pas une idée sortie d'un chapeau, citant l'exemple de modèles similaires dans certaines provinces ou États américains.
Si Philippe Léger reconnaît que les médecins sont des gens «extrêmement travaillants» pris dans une lourde bureaucratie, il exprime un «malaise immense» face aux moyens de pression utilisés. Il questionne l'éthique de ces méthodes dans un réseau public universel payé par les contribuables, évoquant notamment:
- L'envoi de lettres aux patients menaçant de leur faire perdre leur médecin de famille.
- Le fait d'arrêter d'enseigner à de jeunes étudiants en médecine, risquant d'annuler des sessions.
- Les critiques envers le Collège des médecins pour avoir rappelé des articles du code de déontologie.
Pour Philippe Léger, ces fédérations, qu'il n'hésite pas à qualifier d'agissant avec des «méthodes syndicales», font présentement «mal à la profession de médecins» par la nature de leurs actions.
Le Parti conservateur du Canada
Le débat a été également l'occasion d'aborder la tempête qui secoue le Parti conservateur du Canada suite aux propos controversés de Pierre Poilievre. M. Léger souligne l'erreur de communication politique du chef conservateur, qui a tenu des propos «très anti-système, très populiste» dans un balado obscur, une stratégie qui pourrait plaire aux conservateurs «hardcore» mais qui ne l'aidera pas à être élu Premier ministre du Canada.
Écoutez l'extrait pour entendre l'analyse complète de Philippe Léger sur les enjeux éthiques du conflit entre Québec et les médecins, et le doute qui plane sur le jugement de Pierre Poilievre et de son équipe!
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La revue de presse de Paul Arcand:
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Publié le 23 octobre 2025