Les sommes que débloque le gouvernement du Québec pour faire la promotion du français dans la province ne seront pas suffisantes.
On devrait y aller à bras-le-corps tellement la survie de la langue est menacée.
C’est le constat que fait Étienne-Alexis Boucher, directeur général du Mouvement national des Québécois.
La nouvelle campagne publicitaire du gouvernement du Québec pour promouvoir le français est dotée d'un budget de 2,5 millions $.
«C'est un geste intéressant. Mais d'autres gestes beaucoup plus structurants auraient pu être posés par le gouvernement en place», déclare-t-il.
«On est heureux qu'ils investissent dans la langue. Seulement, ce qu'on se dit, c'est que ça va juste être pas assez. Malheureusement.»
L'avenir de la langue française
M. Boucher souligne que le Commissaire à la langue officielle recommande un investissement bien plus élevé pour la francisation.
«Dans le fond, l'avenir de la langue française, elle est où? Elle est chez ses locuteurs et locutrices. Les gens qui parlent français redécouvrent la beauté de cette langue qui permet de s'exprimer au monde puisque même le français est une grande langue internationale», opine-t-il.
«Cependant, c'est intéressant de vouloir embarquer les citoyens et citoyennes, les individus dans cet immense défi qui est de revitaliser la langue française. Mais les institutions ont leur mot à dire. On demande aux citoyens et citoyennes de se faire servir en français. Or, l'État québécois, lorsqu'il vient le temps de délivrer ses services à sa population, malheureusement, il est moins exemplaire qu'il pourrait l'être, avec le fameux press 9 par exemple. Ou, automatiquement, les gens peuvent passer d'un service en français à un service en anglais sans même avoir démontré la capacité de comprendre le français. Ça peut être juste une question de préférence.»
Il mentionne également le déclin du français en Estrie, illustré par les statistiques de l'usage de l'anglais à la maison qui augmente.
Étienne-Alexis Boucher appelle à des actions plus structurantes de la part de l'État québécois.
Écoutez l’entrevue accordée à Jean-Sébastien Hammal.
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