Cette semaine, on vous emmène au Centre 24-Juin, à la découverte d’un métier fondamental du secteur de la construction: charpentier-menuisier. Pour en parler, Vincent Lamarche, enseignant passionné, nous raconte son parcours atypique et inspirant.
Rien ne prédestinait Vincent Lamarche à devenir charpentier-menuisier. Étudiant-athlète promis à une carrière universitaire à McGill en relations industrielles, il voit son avenir basculer à la suite d'une blessure. «Mon monde s’est littéralement écroulé», confie-t-il. L’université lui laisse la porte ouverte pour un retour éventuel, qui ne viendra jamais.
C’est presque par hasard qu’il découvre le métier. Un ami lui demande un coup de main pour construire une maison. «Je n’avais jamais tenu un galon à mesurer de ma vie!» Il accepte, et la passion est immédiate. «Le vide que j’avais s’est comblé. Je suis tombé en amour avec le métier!»
Une formation exigeante… mais accessible
Il s’inscrit alors au DEP en charpenterie-menuiserie au Centre 24-Juin. Même si le programme affiche souvent un an à un an et demi d’attente, Vincent a la chance d’intégrer une cohorte plus tôt que prévu. «Je n’étais pas prêt, mais j’ai sauté quand même. Et j’ai découvert un environnement où j’étais heureux d’apprendre.»
Le DEP dure 1350 heures, réparties sur environ 18 mois, et alterne formation en classe et en atelier. On y apprend notamment la lecture de plans, le maniement d’outils, le coffrage, la construction de murs et de planchers, l’isolation, la finition et même la toiture.
Les élèves construisent de vraies structures, «des mini-maisons» à échelle presque réelle. L’approche pédagogique combine enseignement de groupe, travaux en petites équipes et accompagnement individualisé.
Pour en savoir davantage sur le DEP en Charpenterie-menuiserie, visitez le site du Centre 24-Juin
Une clientèle de plus en plus diversifiée
Contrairement à l’image traditionnelle du chantier, les groupes d’élèves sont aujourd’hui très variés. «On a des jeunes du secondaire, des adultes en reconversion, et des gens en exploration.»
Et les femmes y prennent leur place: «Ce sont souvent des leaders naturelles. Elles amènent une belle dynamique en classe.» Même si plusieurs élèves arrivent avec peu ou pas d’expérience, le programme est conçu pour les accompagner pas à pas, avec patience et rigueur.
Un métier physique, mais gratifiant
Charpentier-menuisier est un métier manuel, exigeant, physique, souvent pratiqué à l’extérieur, été comme hiver. «Si tu fais ça juste pour l’argent, tu vas décrocher à -25 dans une tempête», dit Vincent. «Il faut de la passion. Il faut de la fierté.»
Les conditions sont intéressantes : bons salaires, assurances collectives, emploi à l’année. «La construction, aujourd’hui, c’est 12 mois par année. Et quand la construction va bien, l’économie va bien.»
Avec une moyenne d’âge dans le métier autour de 40 ans, la relève est cruciale. «Il faut des jeunes qui embarquent. Moi, 50% de mon travail, c’est de leur transmettre le métier. L’autre moitié, c’est de les préparer à intégrer le marché du travail.»
Pour devenir compagnon, il faut cumuler 2000 heures d’expérience en trois étapes (apprenti 1, 2, 3). Le DEP permet de réduire ce parcours, car les heures de formation comptent.
Envie de découvrir si ce métier est pour vous?
Le Centre 24-Juin propose des activités «Élève d’un jour», permettant aux curieux de plonger dans l’univers de la construction pour quelques heures. L’inscription au DEP peut se faire en tout temps, à Sherbrooke.
Comme le dit Vincent Lamarche avec passion: «Il faut l’essayer pour le savoir. Peut-être que vous aussi, vous tomberez en amour avec ce métier.»